Le renouveau du nationalisme corse

Il y a exactement quarante ans, naissait le FLNC. Aujourd’hui, l’abandon de la lutte armée a profondément changé la donne en Corse.

Olivier Doubre  • 4 mai 2016
Partager :
Le renouveau du nationalisme corse
© AFP

Il y a exactement quarante ans, le 5 mai 1976, une dizaine de militants armés apparaissent, encagoulés, dans le couvent de Casabionda – lieu symbolique où le « père de la nation corse », Pasquale Paoli, proclama l’indépendance en 1755. Ils donnent une conférence de presse clandestine au lendemain d’une première « Nuit bleue », avec une vingtaine d’explosions (sans victimes) en Corse et dans le sud de l’Hexagone. Le FLNC vient de naître publiquement, huit mois après la première action armée dans une ferme viticole de pieds-noirs à Aleria, localité au sud de Bastia, pour protester contre l’octroi de terres aux rapatriés d’Algérie et aux continentaux, au détriment de la population corse.

Aujourd’hui, deux ans après que la branche principale du FLNC a officiellement déclaré renoncer à la violence politique, les deux courants du mouvement nationaliste insulaire, autonomistes de Gilles Simeoni et indépendantistes de Jean-Guy Talamoni, unis au second tour, ont remporté en décembre dernier les élections territoriales. L’abandon de la lutte armée a profondément changé la donne en Corse, leur permettant sans aucun doute d’accéder pour la première fois aux responsabilités à Ajaccio, à la tête de la Collectivité territoriale. Alors que Paris a montré bien peu de signes d’ouverture, commence pour le mouvement nationaliste une nouvelle phase de son histoire, sommé désormais de dépasser la simple contestation pour se confronter au réel. Sans grande marge de manœuvre budgétaire, et avec de fortes attentes de la part d’une population fragilisée économiquement.

dossier réalisé à Ajaccio

Société
Publié dans le dossier
Le renouveau du nationalisme corse
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

À Paris, devant la mairie du 18e, la santé dégradée des familles en attente d’un hébergement
Reportage 25 juillet 2024 abonné·es

À Paris, devant la mairie du 18e, la santé dégradée des familles en attente d’un hébergement

Depuis plusieurs jours, près de 300 personnes, en majorité des femmes et des enfants, campent devant la mairie du 18e arrondissement de la capitale pour demander un hébergement. Malgré un soutien associatif, la situation sur place est inquiétante.
Par Pauline Migevant
Nicolas, pêcheur de Loire : une espèce en voie de disparition
Portrait 24 juillet 2024 abonné·es

Nicolas, pêcheur de Loire : une espèce en voie de disparition

Sur le plus long fleuve de France, ils ne sont plus qu’une soixantaine à exercer leur métier. Une activité qui fait figure d’artisanat en comparaison de la pêche en mer. Rencontre avec un passionné attentif à son environnement.
Par Mathilde Doiezie
Valérie Damidot : « L’ennemi de la justice sociale, c’est le riche, pas le migrant »
Télé 24 juillet 2024 abonné·es

Valérie Damidot : « L’ennemi de la justice sociale, c’est le riche, pas le migrant »

Connue pour ses marouflages, moins pour ses engagements à gauche, l’emblématique animatrice de « D&CO » ne mâche pas ses mots contre les inégalités, les dérives d’Emmanuel Macron, l’éloignement des élus. Rencontre avec celle qui a fait le choix à la rentrée de revenir sur le service public.
Par Pauline Migevant
Thomas Verduzier, l’homme qui a failli devenir espion
Récit 22 juillet 2024 abonné·es

Thomas Verduzier, l’homme qui a failli devenir espion

Dans un récit publié fin mai aux éditions Anne Carrière, l’auteur propose une réflexion profonde sur la valeur de l’engagement et des idéaux. Entretien.
Par Tristan Dereuddre