Mélenchon installe sa candidature

Le candidat de « la France insoumise » a réussi son premier pari place de La-Bataille-de-Stalingrad.

Michel Soudais  • 8 juin 2016 abonné·es
Mélenchon installe sa candidature
© Michel Soudais

Dimanche après-midi, en montant sur la scène dressée place de La-Bataille-de-Stalingrad, Jean-Luc Mélenchon affiche un large sourire. À cet instant, le cofondateur du Parti de gauche (PG) sait que son premier pari est gagné. Critiqué à gauche pour avoir « lancé sa candidature en solo », le candidat de « la France insoumise » voulait faire avec ce premier meeting de campagne la démonstration qu’il n’est « pas un homme seul ». La foule compacte qui déborde de tous côtés, plus dense qu’au lancement de sa campagne sous l’étiquette du Front de gauche cinq ans plus tôt – « près de 10 000 personnes », selon les organisateurs –, montre qu’il n’en est rien.

Ça se presse aussi sur la tribune, où l’orateur s’est entouré d’un condensé de cette foule. Il y a là des représentants du PG et de la Nouvelle Gauche socialiste, les deux formations qui le soutiennent à ce jour, les communistes Francis Parny, Christian Audouin et Brigitte Dionnet, mais aussi Danièle Obono et Rafik Qnouch (Ensemble !). Et surtout deux bonnes dizaines de ces « insoumis » qui, auparavant, avaient défilé sur cette scène, donnant à voir tous ceux dont le candidat veut être « d’abord et plus que jamais [le] porte-parole » : cheminots, sans-papiers, métallos, personnels hospitaliers, intermittents, syndicalistes, agriculteurs bio, profs, fonctionnaires territoriaux, chômeurs, taxis « ubérisés »…

Appelant tout ce monde à « une campagne pour conquérir le pouvoir, une campagne victorieuse », Jean-Luc Mélenchon a invité dans son discours les participants à s’y impliquer, demandant à chacun de ses 4 millions d’électeurs de 2012 d’en convaincre un autre. Le candidat est ainsi longuement revenu sur le bien-fondé de sa stratégie et la nécessité d’engager tôt la bataille présidentielle, assurant que l’époque exigeait de « porter nos idées » plutôt que « des plateformes convenues entre les états-majors » au terme d’« obscurs conciliabules de je ne sais quelle primaire ».

Ces idées, le candidat en a donné un aperçu. Sans rien abandonner de son discours contre la loi El Khomri et « le monde » qui va avec, celui « de la souffrance au travail » et du chômage, Jean-Luc Mélenchon a insisté sur le rôle central à donner à l’écologie : « règle verte », « 100 % d’énergies renouvelables », agriculture paysanne, etc. Il a aussi souhaité « sortir des traités » européens. Des positions qu’il n’avait pu formuler en 2012 du fait de son alliance avec le PCF, assure son entourage. Et qui commencent à embarrasser les dirigeants d’EELV.

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