Barroso décroche la pantoufle d’or

L’ex-président de la Commission européenne est recruté par la banque d’affaires Goldman Sachs.

Politis  • 13 juillet 2016
Partager :
Barroso décroche la pantoufle d’or
© Photo : Carlos Alvarez/Getty Images/AFP

L’annonce par Goldman Sachs, le 8 juillet, de l’embauche de José Manuel Barroso a déclenché une pluie de critiques, surtout à gauche. L’ex-président de la Commission européenne (2004-2014) devient président non exécutif des activités internationales de la sulfureuse banque d’affaires américaine. Recruté au siège londonien pour son carnet d’adresses et sa connaissance des rouages européens, il est chargé de préparer la banque aux conséquences du Brexit. 

Ce pantouflage de l’ancien patron de l’UE, fait grand officier de la Légion d’honneur par François Hollande, révèle un peu plus la nature oligarchique de l’Europe et la collusion de ses dirigeants avec le monde de la finance et des affaires. Avant lui, Neelie Kroes, commissaire à la Concurrence puis au Numérique avait aussi défrayé la chronique en passant chez Uber. Informé par M. Barroso de sa nomination, le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, n’a pas souhaité faire de commentaires. En réponse aux critiques, un porte-parole de la Commission a rappelé que « tous les anciens membres […] restent liés par les obligations d’intégrité, de discrétion et de secret professionnel ». Dans l’UE, tout est une question de confiance…

Monde
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Droit international : quand règne la loi du plus fort
Monde 9 juillet 2025 abonné·es

Droit international : quand règne la loi du plus fort

Les principes du droit international restent inscrits dans les traités et les discours. Mais partout dans le monde, ils s’amenuisent face aux logiques de puissance, d’occupation et d’abandon.
Par Maxime Sirvins
Le droit international, outil de progrès ou de domination : des règles à double face
Histoire 9 juillet 2025 abonné·es

Le droit international, outil de progrès ou de domination : des règles à double face

Depuis les traités de Westphalie, le droit international s’est construit comme un champ en apparence neutre et universel. Pourtant, son histoire est marquée par des dynamiques de pouvoir, d’exclusion et d’instrumentalisation politique. Derrière le vernis juridique, le droit international a trop souvent servi les intérêts des puissants.
Par Pierre Jacquemain
La déroute du droit international
Histoire 9 juillet 2025 abonné·es

La déroute du droit international

L’ensemble des normes et des règles qui régissent les relations entre les pays constitue un important référent pour les peuples. Mais cela n’a jamais été la garantie d’une justice irréprochable, ni autre chose qu’un rapport de force, à l’image du virage tyrannique des États-Unis.
Par Denis Sieffert
Yassin al-Haj Saleh : « Le régime syrien est tombé, mais notre révolution n’a pas triomphé »
Entretien 2 juillet 2025 abonné·es

Yassin al-Haj Saleh : « Le régime syrien est tombé, mais notre révolution n’a pas triomphé »

L’intellectuel syrien est une figure de l’opposition au régime des Assad. Il a passé seize ans en prison sous Hafez Al-Assad et a pris part à la révolution en 2011. Il dresse un portrait sans concession des nouveaux hommes forts du gouvernement syrien et esquisse des pistes pour la Syrie de demain.
Par Hugo Lautissier