« Ce sont les médias, et non les idées, qui font l’élection »
Pour le politologue Mathieu Vieira, les partis politiques se sont éloignés de la sociéte civile et ne remplissent plus leurs fonctions traditionnelles, mais ils continuent d’occuper le paysage.
dans l’hebdo N° 1412 Acheter ce numéro

Les partis politiques, convertis à la démocratie d’opinion, ont creusé leur propre tombe, estime le chercheur Mathieu Vieira. Mais paradoxe : la vie politique française ne laisse pas non plus leur chance aux outsiders…
Est-il possible d’envisager aujourd’hui un monde politique sans partis ?
Mathieu Vieira : Pour moi, c’est le même débat que de savoir si les classes sociales existent encore. D’ailleurs, le débat sur la crise des partis politiques n’est pas nouveau : il remonte au début du XXe siècle. Sur le fond, il existe en effet des éléments qui vont dans le sens d’une obsolescence des partis de masse comme forme canonique : la fin des grands récits idéologiques du fait de la « victoire » du néolibéralisme, ou la montée en puissance de la démocratie d’opinion – qui implique plus de personnalisation et de médiatisation de la vie politique. Il y a aussi, depuis les