Dallas : Obama pris entre deux feux

Après la tuerie qui a coûté la vie à cinq policiers, le Président doit gérer de vives tensions entre la communauté noire et la police.

Politis  • 13 juillet 2016
Partager :
Dallas : Obama pris entre deux feux
© Photo : MANDEL NGAN / AFP

Difficile d’être un Président noir ces temps-ci aux États-Unis. C’est certainement ce que devait penser Barack Obama, en se rendant mardi 12 juillet à Dallas pour assister à la cérémonie religieuse œcuménique en hommage aux cinq policiers tués (et aux sept autres blessés) par un soldat réserviste noir qui a déclaré, avant d’être abattu, vouloir « tuer des Blancs et en particulier des policiers blancs ». Cette tuerie est advenue sur fond de vives tensions entre la communauté noire et la police, après que trois Noirs ont été tués par des policiers blancs la semaine passée, en Louisiane, dans le Minnesota et à Houston (Texas). Ces homicides, tous filmés par des vidéos amateur, ont très largement choqué l’opinion. 

À l’appel de plusieurs mouvements contre les bavures policières, notamment Black Lives Matter (« Les vies des Noirs comptent »), des manifestations ont dégénéré dans les villes où ces hommes noirs ont trouvé la mort sous les balles de policiers, avec des centaines d’interpellations de militants à chaque fois, dont beaucoup ont dénoncé les provocations de la police autour des cortèges. Barack Obama se retrouve de fait au cœur des critiques, les militants de la cause noire lui reprochant d’être trop indulgent à l’égard des violences racistes de policiers. 

Ayant évidemment condamné la tuerie de Dallas, ville dont la police est par ailleurs l’une des rares de cet État du Sud à avoir accompli un travail sur elle-même sous l’égide de son chef noir, David Brown (dont le nom a même été applaudi par certains manifestants), Obama devait rassembler le 13 juillet à la Maison Blanche des militants des droits civiques et des représentants des forces de l’ordre dans un souci d’apaisement, et pour tenter de « dégager des solutions concrètes ». Il reste que plus de 500 personnes ont déjà été tuées par balles par la police en 2016 et qu’un jeune Noir a 21 fois plus de risques qu’un Blanc de perdre la vie face à des policiers…

Monde
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Wilders et le marchepied médiatique
Monde 6 décembre 2023 abonné·es

Wilders et le marchepied médiatique

La victoire surprise de Geert Wilders aux élections législatives néerlandaises anticipées du 22 novembre doit-elle quelque chose aux médias ? D’après des chercheur·es et des journalistes, le populiste d’extrême droite a été dépeint comme « adouci » avant le scrutin. Alors que son programme islamophobe n’avait presque pas changé.
Par Loris Guémart
Milei, un as libertarien des réseaux sociaux à la tête de l’Argentine
Monde 6 décembre 2023 abonné·es

Milei, un as libertarien des réseaux sociaux à la tête de l’Argentine

Javier Milei est devenu le premier président argentin d’extrême droite depuis la fin de la dictature. Une victoire à la suite d’une ascension politique éclair, dans laquelle les médias ont joué un rôle clé.
Par Anaïs Richard
Cisjordanie, la tentation de la lutte armée
Monde 6 décembre 2023 abonné·es

Cisjordanie, la tentation de la lutte armée

Depuis le 7 octobre, au moins 200 Palestiniens ont été tués par l’armée israélienne et les colons en Cisjordanie occupée. L’Autorité palestinienne, qui contrôle une partie de ces terres fragmentées en coopération avec Israël, est largement décrédibilisée. La population locale se tourne vers la lutte armée.
Par Inès Gil
En Jordanie, les réfugiés palestiniens dans la crainte d’un nouvel exode
Monde 24 novembre 2023 abonné·es

En Jordanie, les réfugiés palestiniens dans la crainte d’un nouvel exode

La situation à Gaza et désormais en Cisjordanie ravive les blessures mémorielles des atrocités de la Nakba (1948) et de la Naksa (1967) parmi les réfugiés palestiniens du royaume jordanien. Lequel ne veut pas d’une nouvelle vague de réfugiés sur son territoire.
Par Clément Gibon