Cécile Duflot : Y aller quand même

En se déclarant candidate à la primaire écologiste, Cécile Duflot veut avant tout représenter et renforcer sa formation politique.

Michel Soudais  • 24 août 2016 abonné·es
Cécile Duflot : Y aller quand même
© THOMAS SAMSON/AFP

En janvier, Cécile Duflot s’était vite ralliée à l’appel lancé dans Libération pour « une grande primaire des gauches et des écologistes ». L’ancienne ministre du Logement et de l’Égalité des territoires y voyait un moyen d’échapper à « l’étau de la désignation par les seuls partis, en remettant en marche la machine à idées ». Co-initiateur de cet appel, l’eurodéputé EELV Yannick Jadot estimait que cette primaire était « la condition sine quanon pour qu’il y ait un candidat de la gauche et des écologistes au second tour de la présidentielle ». Ce projet ayant échoué, l’un et l’autre s’affronteront dans « la primaire de l’écologie », après avoir espéré une candidature de Nicolas Hulot qui, selon l’eurodéputée Michèle Rivasi, également candidate dans cette primaire, « aurait permis [à EELV] de retrouver [sa] place dans le champ politique et médiatique ».

À bien lire la lettre par laquelle Cécile Duflot annonce sa candidature à l’élection présidentielle « au travers de la primaire de l’écologie », cet objectif est aussi ce qui l’anime après la désillusion d’une alliance avec le PS, alors qu’EELV est affaibli financièrement et handicapé par les départs de nombre de ses cadres. La députée de Paris, qui s’était prononcée contre l’organisation d’une primaire écologiste, estimant que les précédentes avaient été « une catastrophe » pour son mouvement, a donc décidé d’y aller malgré tout. Avec quel objectif ? Dans sa missive, elle dessine certes les grandes lignes de son programme (« sortir du culte de la croissance pour la croissance », « une République écologique », « une démocratie augmentée », « une réorientation de la politique européenne ») illustrées par des propositions précises : inscription dans la Constitution de « l’impératif climatique », « proportionnelle, septennat non renouvelable », « un traité environnemental européen »

Mais l’ex-secrétaire nationale d’EELV ne feint à aucun moment de croire qu’elle pourrait l’emporter dans la course élyséenne. « Tout a été fait et sera fait pour nous écarter », écrit-elle, rappelant que « les règles du jeu ont été récemment modifiées pour écarter les formations comme la nôtre ». Dans cette élection hostile, il s’agit de « faire en sorte que l’écologie libre sorte gagnante des élections législatives qui suivront », explique-t-elle simplement. L’enjeu est « de renforcer notre efficacité et notre influence ». « La présidentielle doit être une occasion mise au service de notre cause collective. » Rien de plus qu’une tribune « pour élargir [le] spectre traditionnel » d’EELV. « Un moment de conquête », écrit-elle encore, en vue de « construire une grande force à vocation majoritaire capable de contenir les forces funestes » de l’extrême droite. Une étape obligée dans « les batailles à venir » dans lesquelles la députée de Paris, elle le dit, souhaite représenter l’écologie. C’est ainsi que, dans Le Journal du dimanche du 21 août, elle déclare être « candidate à la présidentielle et candidate aux législatives ». Puisqu’elles « participent d’une même séquence politique ».

P.S. : Entre-temps, Karima Delli a annoncé qu’elle se présentait à la primaire organisée par EELV pour la présidentielle de 2017.

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