Fillon : Un programme de guerre sociale
Le programme choc de François Fillon, empreint de libéralisme à la sauce thatchérienne et de conservatisme catholique, organise une régression sans précédent.
dans l’hebdo N° 1429 Acheter ce numéro

Vainqueur surprise de la primaire de la droite, François Fillon s’est fixé trois objectifs pour la présidentielle de 2017 : « Libérer l’économie, restaurer l’autorité de l’État et affirmer les valeurs de la France. » Jusqu’ici, rien que de très classique de ce côté de l’échiquier politique. Mais à y regarder de plus près, les choses se corsent. Ultra-libéralisme, anti-écologisme et conservatisme catholique en constituent la matrice. Ce projet de « rupture radicale » est tel que les juppéistes le jugent irréalisable.
En matière économique, François Fillon est convaincu depuis 2007 que la France est un pays « en situation de faillite ». Nicolas Sarkozy, dont il a été l’effacé et dévoué Premier ministre, a reculé, selon lui, devant les ruptures nécessaires. Le 18 juin 2014, dans le Telegraph, il reprochait aux responsables politiques d’avoir « eu l’habitude de favoriser la justice sociale au détriment de la liberté ». « Je sens monter une vraie révolte, poursuivait-il, un désir d’avoir davantage de libertés, moins d’intervention de l’État, aussi bien dans l’économie que dans la vie privée. » D’où un programme qui colle au désir de revanche de l’électorat traditionnel de la droite et vise à « bousculer la France » en lui infligeant un « choc politique, économique et psychologique ». « J’aimerais bien laisser dans l’histoire une trace aussi forte que celle de Madame Thatcher », a répété le député de