Italie : ça bouge à gauche

La rupture entre les soutiens de Renzi, tenant solidement l’appareil, et l’aile gauche du Parti démocrate semble avoir été consommée.

Politis  • 22 février 2017
Partager :
Italie : ça bouge à gauche
© Photo : RICCARDO DE LUCA / ANADOLU AGENCY / AFP

Irréconciliables. Sans point d’interrogation. Le mot de Manuel Valls, grand ami de Matteo Renzi, pourrait résumer le week-end mouvementé de la gauche italienne. La rupture entre les soutiens de Renzi, tenant solidement l’appareil, et l’aile gauche du Parti démocrate semble avoir été consommée dimanche 19 février lors d’une « assemblée nationale » réunissant un millier d’élus à Rome.

Aujourd’hui, chaque camp accuse l’autre d’être à l’origine de la scission de cette formation née en 2007, non sans difficultés, de l’union d’anciens du PCI et d’ex-démocrates-­chrétiens. Mais on peut en fait parler de clarification, après deux années de gouvernement Renzi, où la gauche du PD n’a cessé d’avaler d’amères couleuvres, notamment celle du « Jobs Act », texte qui ferait passer la loi El Khomri pour une avancée ­progressiste.

La veille, les « scissionistes », qui compteraient plusieurs présidents de région, une quarantaine de députés et une quinzaine de sénateurs, s’étaient retrouvés dans un théâtre romain en entonnant l’un des hymnes du PCI, inusité depuis des années au PD, « Bandiera rossa » ­(« Drapeau rouge »). Or, au même moment ou presque, c’est « L’Internationale » qui était reprise en chœur au congrès fondateur de Sinistra italiana (« Gauche italienne »), nouvelle formation regroupant petits partis et personnalités de la gauche de la gauche, certains provenant de Rifondazione comunista, d’autres de l’aile gauche du PD, quitté bien avant. Autour de Sinistra italiana, pourrait donc bien se constituer un pôle non négligeable à la gauche du PD, les discussions s’annonçant même moins difficiles qu’entre Hamon et Mélenchon !

Monde
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Franco : une récupération aux mille visages
Extrême droite 20 novembre 2025 abonné·es

Franco : une récupération aux mille visages

Quarante ans de dictature franquiste ont imprimé en profondeur la société espagnole. Son empreinte, décryptée par l’historien Stéphane Michonneau, pèse aujourd’hui sur le débat politique, en y insufflant les relents nauséabonds du fascisme. Même si le franquisme est maintenant poursuivi par la loi.
Par Olivier Doubre
« Le franquisme sociologique n’a jamais disparu en Espagne »
Entretien 20 novembre 2025

« Le franquisme sociologique n’a jamais disparu en Espagne »

Secrétaire d’État chargé de la mémoire démocratique, un portefeuille créé en 2020, Fernando Martínez López alerte sur les appétits dictatoriaux du parti d’extrême droite Vox et milite pour la connaissance des luttes en matière de droits fondamentaux.
Par Pablo Castaño
Le fantôme de Franco hante toujours l’Espagne
Monde 20 novembre 2025 abonné·es

Le fantôme de Franco hante toujours l’Espagne

Cinquante ans après la mort du dictateur, l’ancien roi Juan Carlos publie un livre de mémoires qui ravive les polémiques. Alors que le parti d’extrême droite Vox progresse, le pays oscille entre les conquêtes démocratiques d’une société transformée et les persistances d’un héritage franquiste.
Par Pablo Castaño
Face à la Russie, l’Europe de la défense divise la gauche
Analyse 19 novembre 2025 abonné·es

Face à la Russie, l’Europe de la défense divise la gauche

Devant la menace russe, l’instabilité américaine et la montée des tensions géopolitiques, quelle attitude adopter ? Entre pacifisme historique, tentation souverainiste et réorientation stratégique, le PS, les Écologistes, LFI et le PCF peinent à trouver une ligne commune.
Par Denis Sieffert