ETA : Des citoyens préparent le désarmement intégral

Une initiative spectaculaire est prévue samedi 8 avril, alors que les gouvernements espagnol et français laissent pourrir la situation depuis 2011.

Politis  • 23 mars 2017
Partager :
ETA : Des citoyens préparent le désarmement intégral
© photo : CHRISTO MICHE / Citizenside / AFP

Samedi 8 avril 2017 : une date à marquer d’une pierre blanche ? Ce jour est annoncé comme celui du désarmement total de l’organisation séparatiste basque ETA, prélude à sa possible auto­dissolution rapide. Cette initiative spectaculaire est orchestrée par la société civile du Pays basque Nord (la portion située en territoire français), alors que les gouvernements espagnol et français laissent pourrir la situation depuis 2011.

Cette année-là, ETA renonçait unilatéralement et définitivement à la lutte armée. Mais Madrid et Paris se comportent depuis six ans comme s’il s’agissait d’un non-événement, en dépit de la volonté très majoritaire, au sein de la société basque, d’une prise en compte officielle qui permettrait de tourner la page de la violence et de procéder à la destruction d’un arsenal susceptible de tomber à tout moment entre des mains mal intentionnées.

Le 16 décembre dernier, un groupe de militants basques passait à l’action en tentant d’organiser à Louhossoa (Pyrénées-Atlantiques) la destruction d’une partie de l’arsenal d’ETA, avec l’aval des séparatistes. L’opération, interrompue par l’intervention de la police, a cependant connu un retentissement national et le soutien de la quasi-totalité de l’arc politique basque. Une perche tendue à Paris, avant une présidentielle qui devrait chasser la gauche du pouvoir ? « Rien n’a bougé depuis, bien que le plus haut niveau de l’exécutif ait été saisi », déplore Txetx Etcheverry (photo), porte-parole des Artisans de paix, auxquels ETA a délégué, fin 2016, les modalités du désarmement. Si aucun détail n’est encore annoncé pour le 8 avril, à deux semaines du premier tour, les militants annoncent la mobilisation de centaines de personnes de toutes sensibilités politiques et citoyennes.

Société
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

« Je ne veux pas être déportée » : au CRA d’Oissel, la mécanique de l’enfermement
Reportage 27 novembre 2025 abonné·es

« Je ne veux pas être déportée » : au CRA d’Oissel, la mécanique de l’enfermement

Si le centre de rétention administrative (CRA) d’Oissel-sur-Seine, situé en pleine forêt, n’existe pas dans la tête des gens habitant aux alentours, l’enfermement mental et physique est total pour les femmes et les hommes qui y sont retenus. Politis a pu y rentrer et recueillir leurs témoignages.
Par Pauline Migevant
« À Paris, les manifs pour la Palestine doivent être à la hauteur des autres capitales européennes »
La Midinale 26 novembre 2025

« À Paris, les manifs pour la Palestine doivent être à la hauteur des autres capitales européennes »

Anne Tuaillon, présidente de l’association France Palestine Solidarité, est l’invitée de « La Midinale ». Ce samedi 29 novembre, 85 organisations dont LFI, le PS, le PCF, les Écologistes, la CGT et beaucoup d’autres, organisent une grande mobilisation pour la défense des droits du peuple palestinien sur la base du droit international.
Par Pablo Pillaud-Vivien
L’affaire Tran, exemple malheureux d’une justice à deux vitesses
Décryptage 25 novembre 2025

L’affaire Tran, exemple malheureux d’une justice à deux vitesses

112 plaignantes, 1 gynécologue… et 11 ans d’instruction. En 2027, le docteur Tran sera jugé pour de multiples viols et agressions sexuelles. Plaintes ignorées, victimes oubliées, délais rallongés… Cette affaire témoigne de toutes les lacunes de la justice en matière de lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
Par Salomé Dionisi
« J’étais bloquée face à son pouvoir de médecin »
Entretien 25 novembre 2025 abonné·es

« J’étais bloquée face à son pouvoir de médecin »

Julia* fait partie des nombreuses patientes qui accusent le médecin gynécologue Phuoc-Vinh Tran de viols et d’agressions sexuelles. Treize ans après les faits, elle souhaite prendre la parole pour dénoncer les dégâts que causent les lenteurs de la justice.
Par Hugo Boursier