Turquie : Un référendum sous haute tension
Malgré une campagne violente de l’AKP, l’issue de la consultation du 16 avril visant à renforcer les pouvoirs d’Erdogan est plus incertaine que prévu. Reportage dans les rues d’Istanbul.
dans l’hebdo N° 1449 Acheter ce numéro

Dans un café du quartier populaire de Sirinevler, à Istanbul, Mert, la vingtaine, choisit ses mots avec précaution. Ses convictions politiques sont loin de faire l’unanimité dans cet arrondissement conservateur acquis au Parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdogan. « Au référendum, je vais voter contre Erdogan », souffle-t-il. Kurde, originaire du sud-est du pays, Mert vivote grâce à un emploi dans un bureau de change. Rien ne trouve grâce à ses yeux chez le président actuel. Le serveur est tout aussi catégorique, mais en faveur du chef de l’État, « Si Erdogan gagne, nous serons plus forts, tout ira mieux », affirme-t-il.
Le 16 avril, 56 millions de Turcs sont appelés à se prononcer par référendum sur une réforme constitutionnelle.