Des syndicats condamnent les violences du 1er Mai envers la police

Des syndicats de police, la CGT et FO ont condamné avec fermeté les affrontements qui ont gravement blessé des policiers.

Vanina Delmas  • 3 mai 2017
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Des syndicats condamnent les violences du 1er Mai envers la police
photo : Un CRS s'enflamme après le jet d'un cocktail Molotov lors du défile du 1er Mai à Paris.
© Zakaria ABDELKAFI / AFP

La photo a fait le tour des réseaux sociaux et la une de journaux internationaux dont le New York Times : un CRS en flamme lors du défilé du 1er Mai à Paris. Un cocktail Molotov l’a gravement blessé malgré sa tenue ignifugée ; il est « brûlé au troisième degré aux mains, mais aussi sur le corps et le visage », précise Fabien Vanhemelryck, secrétaire général délégué du syndicat Alliance, dans Le Parisien. Cinq autres policiers ont été blessés selon la préfecture, cinq personnes interpellées pour port d’arme prohibé, violences à agents de la force publique et dégradations. Cette manifestation n’a pas dérogé à la nouvelle règle de la rue qui s’est instaurée lors du mouvement contre la loi ravail : le cortège de tête vêtu de noir est toujours au rendez-vous, devant le carré syndical, prêt à en découdre avec les forces de l’ordre.

Les syndicats ont immédiatement condamné ces actes de violences. « Cette nouvelle agression contre les forces de l’ordre montrent que certains individus ne viennent que pour chercher l’affrontement avec les policiers », a affirmé dans un communiqué de presse Yves Lefebvre, secrétaire général de l’Unité SGP Police-FO. Alliance Police nationale a dénoncé « avec la plus grande fermeté les violences » subies par leurs collègues. La CGT Police a regretté que ce 1er Mai ait été « tout sauf une fête ».

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a rappelé que « la lutte pour le progrès social et les valeurs humanistes que porte notre organisation syndicale sont incompatibles avec de tels agissements ». Le leader de Force ouvrière (FO), Jean-Claude Mailly, a dénoncé dès lundi soir la présence de gens « qui arrivent avec des cagoules noires, qui se mettent devant et à un moment donné font tout et n’importe quoi », selon l’AFP.

Cette volonté d’apaisement a été rompue mardi par un tweet de la CGT Publicis déclarant « On ne parle que du poulet grillé sur les chaînes style BFM mais pas beaucoup de ça… » et renvoyant vers une vidéo du compte Twitter Violences policières montrant des forces de l’ordre frappant des manifestants. Ce dérapage verbal dénoncé notamment par la CGT a été retiré des réseaux sociaux dans la foulée. Maurice Lévy, le président du directoire de Publicis Groupe, s’est excusé.

Les forces de l’ordre redoutent cette escalade de la violence. « On a subi une pluie de cocktails Molotov où à chaque fois qu’on a eu un fonctionnaire brûlé, ils explosaient de joie, comme s’ils avaient marqué un but en finale de Coupe du monde. Ils viennent vraiment pour casser et tuer du flic », raconte Stéphane Trigallez, CRS membre du syndicat Unité SGP Police-FO, sur France Info. Une radicalité de la violence physique et verbale qui risque de se maintenir, voire de s’intensifier après les résultats du second tour de l’élection présidentielle. Une manifestation sociale est déjà prévue pour le lundi 8 mai, à l’initiative notamment du Front social, collectif né à l’occasion du Premier tour social organisé le 22 avril à Paris.

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