Législatives : L’appel du vide

7 882 candidats participeront aux élections législatives des 11 et 18 juin, soit près de 14 par circonscription.

Michel Soudais  • 23 mai 2017 abonné·es
Législatives : L’appel du vide
© photo : Martin Bertrand / Hans Lucas

Cette fois, c’est parti ! Dans toutes les communes, les panneaux officiels commencent à se couvrir d’affiches. Les candidats n’ont guère que trois semaines, entrecoupées de longs week-ends, pour se faire connaître dans un scrutin plus ouvert que jamais et au résultat incertain. Seule certitude : l’Assemblée nationale qui se réunira le 27 juin sera profondément renouvelée.

Plus de 200 députés, soit 35 % de l’effectif ne se représentent pas. Ils étaient près de deux fois moins nombreux (107) à avoir pris cette décision en 2012. Parmi eux, plusieurs anciens ministres du quinquennat Hollande (Bernard Cazeneuve, Jean-Marc Ayrault, Michel Sapin, Ségolène Royal, Alain Vidalies, Marylise Lebranchu, Frédéric Cuvillier, Jean-Marie Le Guen), mais aussi des ténors du PS, de l’écologie et de la droite (Claude Bartolone, Noël Mamère, François Fillon, Jean-François Copé, Laurent Wauquiez, Luc Chatel, André Santini…). L’épuisement d’une génération entrée en politique dans les années 1970 ou 1980, l’entrée en vigueur de la loi sur le cumul des mandats, ainsi que la déception de nombreux députés – surtout du PS – élus en 2012 face à la réalité du mandat parlementaire expliquent cette vague inhabituelle de retraits volontaires.

Ces départs ainsi que l’affaiblissement du PS et de la droite (dans une moindre mesure) aiguisent les appétits. Un peu plus de 7 882 candidats briguent les suffrages (6 546, en 2012). Et il n’est pas rare, surtout en milieu urbain, d’en compter plus de 20 dans une circonscription, ce qui accroît l’incertitude sur le résultat final. Les récents sondages donnent l’avantage à La République en marche ! (autour de 30 % d’intentions de vote au premier tour), tandis que le PS, crédité de 6 à 11 %, redoute une débâcle comparable à celle de 1993 (il n’avait sauvé que 57 députés). Le Front national et La France insoumise comptent pour leur part sur la dynamique de leurs candidats à la présidentielle pour entrer en force à l’Assemblée.

Mais les projections en sièges des résultats de la présidentielle ou des sondages nationaux sont à prendre avec une grande prudence tant elles sont susceptibles d’être invalidées par plusieurs paramètres inconnus. Quel sera le niveau de la participation électorale ? Généralement, il est inférieur de près de 20 points à celui du scrutin présidentiel. L’ancrage local des candidats permettra-t-il à des socialistes d’être réélus ? Même les mécanismes traditionnels de désistement devraient être remis en cause par la mise à mal du clivage gauche-droite par Emmanuel Macron.

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