Les enjeux cachés des législatives
Au-delà de l’objectif affiché de faire élire un maximum de députés à l’Assemblée nationale, c’est la recomposition globale de la gauche qui se joue dans cette élection.
dans l’hebdo N° 1456 Acheter ce numéro

À première vue, il y a de quoi désespérer : une prolifération inédite de candidats, des guerres fratricides, des alliances sans queue ni tête… S’en tenir à cette décomposition politique qui se produit en direct serait pourtant passer à côté de l’essentiel. Car ce qui se joue vraiment dans ces élections législatives de 2017 échappe à l’œil nu. Moins que la victoire le 18 juin prochain, c’est une bataille cachée que se livre la gauche. Une guerre invisible pour dessiner le paysage politique de la décennie à venir.
Il faut dire que l’atterrissage surprise de La République en marche au centre du jeu a tout bouleversé. La grande clarification se fait aujourd’hui en accéléré et, avec elle, le chambardement des partis qui venait – sûrement, mais lentement. Conséquence : demain compte moins qu’après-demain. Et, au-delà de l’échéance électorale du 18 juin, c’est un billard à plusieurs bandes que jouent les différents protagonistes, chacun défendant ses propres objectifs et intérêts.
Quand la France insoumise entend prendre le leadership à gauche (lire ici et là) et remplir ses caisses afin de pérenniser son existence (lire ici), le PCF, EELV et les hamonistes – plus que jamais sur le point de partir du PS – ont choisi la stratégie inverse : celle de l’union. Sans doute persuadés qu’être à plusieurs leur donnera plus de poids qu’être seuls…
Une coalition concurrente à la France insoumise, entre les communistes, socialistes « hamonistes » et les Verts dans les prochaines années ? « Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, on n’en est pas encore là », temporise David