Salah Hamouri de nouveau incarcéré

Le militant franco-palestinien a été arrêté mercredi matin par les autorités israéliennes, sans motif officiel.

Vincent Richard  • 24 août 2017
Partager :
Salah Hamouri de nouveau incarcéré
© photo : FRED DUFOUR / AFP

C’est une nouvelle injustice pour Salah Hamouri, et une preuve supplémentaire de l’arbitraire de l’État d’Israël dans sa répression des militants palestiniens. Le jeune activiste franco-palestinien, qui vient d’obtenir son diplôme d’avocat de l’université de Bir Zeit, en Cisjordanie, a été arrêté mercredi matin à son domicile de Jérusalem-Est par l’armée israélienne.

À lire aussi >> Le cri d’alarme de Salah Hamouri

Les charges ? Aucune. Une enquête serait cependant ouverte pour « appartenance à une organisation ennemie », au cours de laquelle il sera maintenu en détention, en principe jusqu’à dimanche. En réalité, l’objectif est surtout d’amener le jeune militant à quitter la Palestine.

Salah Hamouri est un habitué des geôles israéliennes, où il a été incarcéré de 2005 à 2011. Sa condamnation, en 2008, a fait suite à un plaider coupable extorqué par un chantage à la lourdeur de la peine : en reconnaissant avoir voulu assassiner le rabbin Ovadia Yosef, fondateur du parti religieux Shass, Salah Hamouri a pu écoper de « seulement » sept ans de prison au lieu de quatorze.

Depuis sa libération il y a cinq ans, Salah Hamouri n’a cessé d’être harcelé par les autorités israéliennes. L’arrestation d’hier matin est un nouvel épisode de cet acharnement, qui la rend d’autant plus scandaleuse.

En France, l’Union juive française pour la paix, l’Association France-Palestine Solidarité (qui appelle également chacun à se mobiliser en écrivant aux autorités), ainsi que le PCF, ont fait part de leur indignation. Les communistes Pierre Laurent et Alain Bruneel ont ainsi interpellé le ministère des Affaires étrangères et le président de la République afin qu’ils interviennent pour exiger sa libération immédiate. Dans le même sens, l’Agence Média Palestine a lancé une pétition (à signer ici).

À l’heure où le traitement des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes est de plus en plus contesté, cette arrestation arbitraire, même s’il se confirme qu’elle est de courte durée, ne doit pas être passée sous silence.

Monde
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Droit international : quand règne la loi du plus fort
Monde 9 juillet 2025 abonné·es

Droit international : quand règne la loi du plus fort

Les principes du droit international restent inscrits dans les traités et les discours. Mais partout dans le monde, ils s’amenuisent face aux logiques de puissance, d’occupation et d’abandon.
Par Maxime Sirvins
Le droit international, outil de progrès ou de domination : des règles à double face
Histoire 9 juillet 2025 abonné·es

Le droit international, outil de progrès ou de domination : des règles à double face

Depuis les traités de Westphalie, le droit international s’est construit comme un champ en apparence neutre et universel. Pourtant, son histoire est marquée par des dynamiques de pouvoir, d’exclusion et d’instrumentalisation politique. Derrière le vernis juridique, le droit international a trop souvent servi les intérêts des puissants.
Par Pierre Jacquemain
La déroute du droit international
Histoire 9 juillet 2025 abonné·es

La déroute du droit international

L’ensemble des normes et des règles qui régissent les relations entre les pays constitue un important référent pour les peuples. Mais cela n’a jamais été la garantie d’une justice irréprochable, ni autre chose qu’un rapport de force, à l’image du virage tyrannique des États-Unis.
Par Denis Sieffert
Yassin al-Haj Saleh : « Le régime syrien est tombé, mais notre révolution n’a pas triomphé »
Entretien 2 juillet 2025 abonné·es

Yassin al-Haj Saleh : « Le régime syrien est tombé, mais notre révolution n’a pas triomphé »

L’intellectuel syrien est une figure de l’opposition au régime des Assad. Il a passé seize ans en prison sous Hafez Al-Assad et a pris part à la révolution en 2011. Il dresse un portrait sans concession des nouveaux hommes forts du gouvernement syrien et esquisse des pistes pour la Syrie de demain.
Par Hugo Lautissier