Gauches : Chacun cherche sa voie

L’ouragan dégagiste de la présidentielle a laissé un espace que les formations tentent d’occuper, avec une longueur d’avance pour la France insoumise.

Pauline Graulle  • 29 novembre 2017
Partager :
Gauches : Chacun cherche sa voie
© photo : Thierry Zoccolan /AFP

En balayant le PS du paysage politique, l’ouragan dégagiste de la présidentielle a laissé le champ libre à gauche. Un espace sur lequel les formations se livrent désormais à une course de petits chevaux. Loin devant les autres, la France insoumise (FI), bien inspirée par son leader visionnaire, profite, cet automne, d’une situation quasi hégémonique. Mais sa situation reste fragile. Si elle veut durer, la formation de Jean-Luc Mélenchon doit relever le défi de garder uni un mouvement que la présidentielle a soudé autour de son leader charismatique, mais qui est en réalité plus hétérogène qu’on le pense. Bref, la ligne d’arrivée – la prochaine présidentielle, en 2022 – est encore loin…

D’autant que d’autres joueurs ont rejoint la partie. Certes, Benoît Hamon, récent transfuge du PS, accuse plusieurs tours de retard. Mais il n’est pas impossible que son mouvement, qui officialise sa naissance le 2 décembre au Mans, en présence de Cécile Duflot, s’installe avec un peu de succès dans l’espace politique encore inoccupé de la social-démocratie écologiste. Ce n’est donc pas un hasard si, le 25 novembre, lors de la convention nationale de la France insoumise à Clermont-Ferrand, Jean-Luc Mélenchon a occupé le terrain en consacrant une bonne part de son discours à la sortie du nucléaire.

En toute queue de peloton, le PCF et Europe Écologie-Les Verts sortent lessivés de la séquence présidentielle et législative. Le Parti communiste devra d’abord se reconstruire une identité propre s’il veut espérer compter – même dans une stratégie d’alliance. Quant aux Verts, détroussés de toutes parts, c’est la question même de leur survie qui est posée.

Erratum : Contrairement à ce que l’auteure a annoncé dans la version papier de cet article, Yannick Jadot ne sera pas présent lors du lancement du mouvement de Benoît Hamon (ajout jeudi 10h).

À lire dans ce dossier :

À gauche, défis et tâtonnements

« La FI ne pourra pas faire l’économie du débat interne »

France insoumise : Une tribune parlementaire bien exploitée

Politique
Publié dans le dossier
Gauches : Chacun cherche sa voie
Temps de lecture : 2 minutes
Soutenez Politis, faites un don !

Envie de soutenir le journal autrement qu’en vous abonnant ? Faites un don et déduisez-le de vos impôts ! Même quelques euros font la différence. Chaque soutien à la presse indépendante a du sens.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Entre l’intersyndicale et la Nupes, l’occasion manquée
Luttes 31 mai 2023 abonné·es

Entre l’intersyndicale et la Nupes, l’occasion manquée

Alors que l’hiver et le printemps ont été marqués par le plus grand mouvement social de ces dernières décennies, la gauche et les syndicats n’ont que peu réussi à travailler ensemble. La faute, notamment, à une défiance réciproque.
Par Pierre Jequier-Zalc
Derrière les retraites, une bataille constitutionnelle
Parlement 30 mai 2023 abonné·es

Derrière les retraites, une bataille constitutionnelle

La proposition de loi du groupe Liot veut abroger la réforme de Macron pour remettre à plat notre système de retraite par « une vraie concertation ». Pour le gouvernement, prêt à s’y opposer par tous les moyens, c’est « inacceptable ».
Par Michel Soudais
« La stratégie de Darmanin rappelle celle des années 30 »
Démocratie 3 mai 2023 libéré

« La stratégie de Darmanin rappelle celle des années 30 »

Michaël Fœssel, philosophe et auteur de Récidive. 1938, se penche sur notre démocratie, qui semble plus fragilisée que jamais. Si, pour lui, Macron n’est pas Daladier, la stratégie du gouvernement prend parfois des allures inquiétantes des années d’avant la seconde guerre mondiale.
Par Olivier Doubre
Européennes : l’ombre de l’éparpillement à gauche 
Analyse 26 avril 2023 abonné·es

Européennes : l’ombre de l’éparpillement à gauche 

Les insoumis plaident pour une liste unique en 2024. Mais ils sont bien seuls : écologistes et communistes tenteront probablement leur chance en solitaire. Si leur appel à débattre de l’Europe n’est pas entendu, les socialistes se prépareront à se lancer séparément.
Par Lucas Sarafian