La Grèce va mieux… mais à quel prix ?
Alors que le gouvernement d’Alexis Tsipras vante la bonne santé économique du pays, le quotidien de la majeure partie de la population ne s’est guère amélioré.
dans l’hebdo N° 1480 Acheter ce numéro

© Robert Geiss/picture alliance/DPA/AFP
Les chiffres le suggèrent, la Commission européenne le confirme : la Grèce va mieux ! La preuve : le Premier ministre, Alexis Tsipras, qui vient de recevoir le « Prix du courage politique » à Paris, a annoncé 1,4 milliard d’euros de mesures de soutien social, au vu des performances budgétaires de 2017. Le chômage, qui approchait 29 % de la population active, est « tombé » à 21,5 % ; le contrôle de capitaux se relâche. Le budget 2018 prévoit une croissance de 2,5 %, un excédent budgétaire primaire de 3,8 %, et de 54,2 % pour les recettes. Mieux, la sortie de l’austérité est annoncée pour l’été 2018. Odysseas Boudouris, ancien député de Syriza, parti au pouvoir, ne s’en émeut pas plus que ça : « Si vous ne remplissez plus aucune de vos obligations financières et que vous réduisez tous vos paiements, vous dégagez un excédent budgétaire à la fin de l’année, mais à quel prix ? »
La facture est très lourde. En 2012, les créanciers ont imposé une baisse de 22 % des salaires et des indemnités chômage, alors que les