Venezuela : Un fragile espoir
Dans un pays en plein marasme économique, social et politique, Nicolás Maduro négocie avec l’opposition un compromis pour la tenue d’une présidentielle apaisée en 2018.
dans l’hebdo N° 1486 Acheter ce numéro

Toujours pas de fumée blanche à Saint-Domingue. La capitale de la République dominicaine accueillait en fin de semaine dernière une troisième session de négociations entre le gouvernement vénézuélien de Nicolás Maduro et son opposition. Et, comme lors des deux premières rencontres, en septembre et en décembre, toujours pas d’accord signé. Cependant, les deux parties se sont entendues pour reprendre rapidement leurs échanges, dès le 18 janvier, laissant penser, par des déclarations convenues mais modérément optimistes, qu’un compromis reste possible. L’objectif principal, et non directement affiché, reste la date et l’organisation de la prochaine élection présidentielle, qui doit se tenir cette année.
L’opposition entend recevoir des garanties crédibles sur la transparence du scrutin ainsi que la libre capacité d’y présenter ses candidats. À Saint-Domingue, la délégation gouvernementale attend d’elle qu’elle reconnaisse la légitimité de cette assemblée et qu’elle facilite la levée des sanctions financières imposées par les États-Unis. L’opposition, pour sa part, demande la création d’un « canal humanitaire » qui permettrait l’acheminement d’aliments et de médicaments qui font gravement défaut à une population exténuée par la plus grave crise économique de son histoire récente, mais dont le gouvernement redouterait qu’il facilite l’infiltration de forces hostiles. L’opposition réclame aussi le rétablissement des pouvoirs du Parlement – où elle est largement majoritaire –, qui ont été confisqués par la Cour suprême, ainsi qu’une réforme du Conseil national électoral et la libération de 200 à 300 prisonniers qu’elle considère incarcérés pour des raisons politiques.