ZAD : Parce que les temps changent…
Si le parallèle entre le Larzac et Notre-Dame-des-Landes est tentant, les deux luttes ne sont pas identiques. Décryptage au-delà des fantasmes.
dans l’hebdo N° 1496 Acheter ce numéro

Une banderole « Larzac 2018 » virevoltait sous les fenêtres de la préfecture nantaise, lundi 19 mars. Le message était limpide : « La gestion des terres à ceux qui l’ont défendue ». Quelques centaines d’ex-opposants au projet d’aéroport et d’occupants de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes manifestaient leur vision pour l’avenir du territoire au moment où débutaient, à huis clos, les premières discussions menées par la préfète de la région Pays de la Loire, Nicole Klein.
Séparées dans le temps et l’espace, les luttes du Larzac et de Notre-Dame-des-Landes n’ont cessé d’être comparées, rapprochées, réunies, parfois jusqu’à l’amalgame. Il faut dire que les points communs ne manquent pas : les agriculteurs en première ligne, la durée du conflit et la détermination pérenne des militants, sans oublier l’issue victorieuse. En outre, les deux projets gouvernementaux ont émergé au début des années 1970, même si celui d’extension du camp militaire de La Cavalerie devait se réaliser plus rapidement. Dès lors, des liens se sont tissés : un comité Larzac s’est créé en Loire-Atlantique et le slogan « Larzac, NDDL, même combat » est apparu sur