August Sander : portrait(s) d’Allemagne
Au Mémorial de la Shoah, une rétrospective confronte notamment les visages de persécuteurs et de persécutés durant la période nazie. Saisissant.
dans l’hebdo N° 1498 Acheter ce numéro

Foule de personnages. Paysans du Westerwald, berger, couple de vieux, jeunes paysans endimanchés, fiancés… Aux tableaux de campagne, d’où se dégagent un calme taciturne et l’humilité du modèle (et celle de l’opérateur), s’ajoute la part citadine : artisans, bonne sœur, maître pâtissier, lycéen, mère et fille de mineur, ouvrière, révolutionnaires et anarchistes (chaussés de petites lunettes), étudiants, historien d’art, capitaine d’industrie, commerçant en gros, peintre, sculptrice, bohème, femme de ménage, chômeur… Tous saisis dans leur élément naturel, en pleine campagne ou dans un bureau, un atelier ; portraiturés par August Sander (1876-1964) entre 1911 et 1928, sous des éclairages contrastés, où le raffinement vient culbuter la simplicité, et réunis dans un ouvrage paru en 1929, Visage d’une époque (Antlitz der Zeit, pour le titre original), comprenant soixante clichés en noir et blanc.
Deux années auparavant, Sander présentait au Kunstverein de Cologne une centaine de ses photographies, formant une épopée rurale et urbaine, et laissant au spectateur le choix d’interprétation devant l’épiderme, entre des bourgeois paisibles et des paysans aux airs soucieux, dans une société en pleine mutation.
Outre un photomontage pointant la devanture du studio photographique de Sander et la cave de sa maison, abritant des centaines de négatifs, cette série de portraits occupe la
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