Emmanuel Macron, le pouvoir et l’argent
En cherchant à déminer les risques de convergence des « colères » qui colorent la tension sociale, le chef de l’État a justifié sa politique par un discours libéral souvent repris du… vieux monde.

Les amoureux et spécialistes des interviews présidentielles se feront un plaisir de décortiquer cet exercice inédit, qui marque un tournant bienvenu en la matière. L’affiche en elle-même avait une certaine intensité, qui devait sans doute autant au moment social exceptionnel de l’ère Macron qu’au duo inédit d’intervieweurs (Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel). La Syrie a donné le ton (voir l'article de Denis Sieffert) : la parole présidentielle ne suffira pas et les intervieweurs ne sont pas là pour servir la soupe. Ils se posent avant tout comme journalistes « relais » des citoyens. Côté Macron, les réponses se font sans notes, avec aisance. Les échanges sont directs, ce qui n’empêchera pas Emmanuel Macron d’emprunter parfois une langue de bois digne de « l’ancien monde » : _« Je veux qu’on réussisse » succède à « il faut chercher les causes et trouver les bonnes réponses » avant un « je veux relancer l’activité économique pour une plus grande cohésion sociale ».
Mais l’objectif du président de la République est clair : déminer les risques de convergence des « colères » qui colorent la tension sociale installée dans le pays. Certes, le fondateur d’En marche ! n’a pas manqué de rappeler qu’elles préexistaient à son élection, voire qu’elles en sont pour partie la raison… Une façon de répondre à Edwy Plenel qui lui rappelait son véritable péché originel de