James Nachtwey : Le contraire de la guerre

La Maison européenne de la photographie, à Paris, propose une rétrospective du travail de James Nachtwey, grand photoreporter. Une déambulation dans les torts et travers du monde.

Jean-Claude Renard  • 25 juin 2018 abonné·es
James Nachtwey : Le contraire de la guerre
Photo : Un milicien croate en Bosnie-Herzégovine.
© James Nachtwey

Au Salvador, en 1984. Une patrouille de l’armée piégée par des guérilleros. On transporte les blessés sur le terrain de foot du village. Échappées d’une église, des fillettes en robe blanche regardent cette évacuation comme un spectacle. Dix ans plus tard, à Mostar, en Bosnie-Herzégovine. Une chambre en désordre. Un lit défait, des papiers peints arrachés. Derrière les persiennes, un milicien croate armé vise ses voisins musulmans. La campagne de nettoyage ethnique a commencé. Le lieu intime de la chambre est devenu un espace de barbarie.

Plus tard, à Kaboul, dans une ville en carcasse, une femme en burqa caresse une stèle funéraire. Une tombe parmi d’autres dans ce cimetière afghan. Une veuve parmi d’autres, terrassée par le régime des talibans. Le cadre a des allures de désert lunaire, de bonds en rebonds d’un sol planté de stèles. En Tchétchénie, en 1996, Grozny crève de ses béances. Ce sont

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Culture
Temps de lecture : 5 minutes