Que sont les colos devenues ?
Les colonies de vacances sont de plus en plus assimilées à des offres touristiques classiques. Mais une partie du secteur résiste et met en avant son offre alternative, tournée vers la mixité.
dans l’hebdo N° 1509 Acheter ce numéro

L a directive Travel acte politiquement le fait que, pour un grand nombre de personnes, les colonies de vacances sont devenues du tourisme », analyse Jean-Michel Bocquet, chercheur en sciences de l’éducation au Centre interdisciplinaire de recherche normand en éducation et formation (Cirnef). Adoptée en 2015 par le Parlement européen, cette directive (n° 2015/2302) vise à assurer tout client d’une prestation touristique de son remboursement si l’activité en question n’a pas lieu. Problème : cette règle devait également s’appliquer, dès le 1er juillet 2018, aux colonies de vacances, soumises aux obligations du code du tourisme. Heureusement, après s’être mobilisés, les accueils collectifs qui hébergent enfants et adolescents se sont vu exclure du champ d’application du texte, à condition d’être détenteurs de l’agrément « jeunesse et éducation populaire ».
« L’évolution des colonies de vacances a brouillé leur frontière avec le tourisme, précise Jean-Michel Bocquet dans l’article qu’il a cosigné avec son collègue du Cirnef Cyril Dheilly (1). Les liens entre les deux ont toujours été ténus. […] Mais, ce qui les distingue, c’est la finalité et le public concerné. » Le tourisme pour les classes sociales les plus aisées, les colonies pour les plus modestes, avec une dimension relevant de la politique publique de par l’apprentissage du vivre-ensemble. Or, depuis les années 1990, les offres de colonies ciblent de plus en plus les