Cette Montagne d’or qui mine la Guyane
Le projet d’extraction soutenu par Macron suscite une large opposition dans le territoire. Dangereux pour l’homme, pour la nature, et symbole d’un développement néocolonialiste.
dans l’hebdo N° 1511 Acheter ce numéro

© Jack Guez/AFP
O n a accueilli le monde à bras ouverts et on nous ignore. Mais, cette fois, on ne lâchera pas. » La voix douce, presque fragile, d’Amandine Mawalum Galima contraste avec sa détermination. Le combat qu’évoque la porte-parole du mouvement Jeunesse autochtone de Guyane (JAG) est celui mené contre le projet minier Montagne d’or. À 7 000 kilomètres de Paris, l’avenir de centaines d’hectares de forêt amazonienne est en suspens. L’eurodéputé Yannick Jadot a profité de la consultation organisée par la Commission nationale du débat public, achevée le 7 juillet, pour inviter une délégation amérindienne à se faire entendre en métropole.
La Compagnie minière Montagne d’or (CMMO), co-entreprise associant la russe Nordgold et la canadienne Columbus Gold, porte le plus vaste projet d’extraction français. Une fosse, creusée par des milliers de tonnes d’explosifs, de 2,5 kilomètres de long sur 400 mètres de large, et dont la profondeur devrait dépasser 200 mètres. Sa surface totale (infrastructures comprises) avoisinera les 800 hectares (8 km2), mais la déforestation touchera 1 500 hectares de forêt – dont un tiers de primaire –, à proximité de la réserve biologique intégrale de Lucifer Dékou Dékou, la plus grande du pays. La CMMO a recensé au moins 2 104 espèces végétales et animales sur le site minier, d’où elle compte tirer 85 tonnes d’or en douze ans.
« Les gens continuent à traverser les océans pour venir piller nos terres », lance