Deux boulots et toujours pauvre
Un tiers des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté. Rencontre avec Eva, mère de quatre enfants, et Fatima-Zahra, la bénévole qui l’aide à conquérir son indépendance.
dans l’hebdo N° 1518 Acheter ce numéro

Eva (1) est souriante, mais on sent son épuisement. Son interlocutrice lui propose une infusion de verveine. Elle accepte avec humilité, tout comme le sucre qu’on lui tend. En cette fin de semaine, Eva vient d’entrer, foulard sur la tête et lunettes sur le nez, dans les locaux de l’association École et famille, à Saint-Ouen-l’Aumône (Val-d’Oise). Dans ce centre de proximité et de ressources, elle est accueillie par Fatima-Zahra. Les deux femmes se connaissent bien. Et pour cause : la seconde épaule la première depuis des années dans son combat pour la dignité et l’indépendance.
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La situation d’Eva était un défi – parmi tant d’autres. Du Sénégal, cette mère et ses trois plus jeunes enfants sont arrivés en France en 2011, l’aînée les ayant rejoints quelques années après. Ils sont d’abord pris en charge par Médecins du monde puis par le 115 (Samu social) parisien. On leur trouve des hébergements pour de courtes durées, jusqu’à une chambre d’hôtel à Pontoise, où la famille restera cinq ans, dans deux pièces. « Tous les mois, tu appelles le 115 pour confirmer que tu es bien là-bas », explique-t-elle. « Maintenant, quand on appelle, on attend trois quarts d’heure et on n’a personne. C’est très difficile de les joindre », déplore Fatima-Zahra. Eva rectifie :
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