« Amin », de Philippe Faucon : L’étranger universel
Dans Amin, Philippe Faucon met en scène un travailleur immigré sénégalais qui, entre la France et son pays, ne peut avoir d’existence pleine nulle part.
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© pyramide films
Soria Zeroual, l’actrice de Fatima, le précédent long-métrage de Philippe Faucon, récompensé par le César du meilleur film il y a deux ans, fait une apparition dans Amin. Comme un passage de témoin. Depuis son tout premier film, L’Amour (1989), le cinéaste ne dévie pas de son œuvre de révélation de personnages que l’on voit peu au cinéma et qui sont pourtant riches en humanité et en source de fiction (1).
Telle est Fatima : ne possédant pas toutes les clés du pays où elle vit, la France, et n’en maîtrisant pas la langue, elle multiplie les heures de ménage afin d’élever au mieux ses deux filles, qui elles-mêmes ne comprennent pas toujours leur mère. Tel est aussi Amin, un travailleur immigré sénégalais, dont la femme et les enfants sont restés au pays. Dans les premières images du film, il est sur un chantier, où une grue casse un mur. Cette image inaugurale, que l’on retrouvera en conclusion, est celle d’une destruction. Le symbole est discret, mais il n’est pas anodin.
S’il explore des pans relégués et peu représentés de l’espace social, le cinéma de Philippe Faucon ignore le misérabilisme. Dans ce nouveau film, on est d’abord frappé par la beauté qui émane des personnages d’Amin (Moustapha Mbengue) et de sa femme, Aïcha (Marème N’Diaye). Gabrielle (Emmanuelle Devos), qui tombera amoureuse de lui, le lui dira ainsi, à propos des policiers qui ont vérifié ses papiers : « S’ils t’ont contrôlé, c’est
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