Dick Howard : « Trump est l’expression d’un ressentiment »
Militant à la gauche du Parti démocrate, le philosophe Dick Howard analyse le contexte politique américain à la veille des élections au Congrès de mi-mandat.
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© Mark RALSTON/AFP
Philosophe bilingue amoureux de la pensée française, jadis marxiste critique proche de Claude Lefort, de Cornelius Castoriadis ou d’Habermas, Dick Howard est d’abord resté fidèle à ses premiers engagements pour l’égalité des droits des Noirs. Longtemps militant du syndicat étudiant SDS (1) engagé contre la guerre du Vietnam et acteur de la New Left (Nouvelle Gauche), il revisite aujourd’hui, dans Les Ombres de l’Amérique. De Kennedy à Trump (2), les cinquante dernières années de l’histoire politique états-unienne pour tenter de comprendre l’arrivée de Donald Trump au pouvoir. À la veille des élections de mi-mandat (midterms) du 6 novembre, il analyse ici le contexte politique de son pays, la situation du Président et la poussée de la gauche du Parti démocrate, dont certains des candidats n’hésitent pas à se déclarer « socialistes ».
Avec les indications données par les derniers sondages, pensez-vous que les élections du Congrès de mi-mandat seront un vote sanction ou une confirmation de l’adhésion au projet de Donald Trump ?
Dick Howard : Les midterms ont toujours été un vote sanction pour le président en place. Mais cette fois, s’il y a de fortes chances pour que les démocrates remportent la majorité à la Chambre des représentants, les républicains devraient conserver celle du Sénat. Essentiellement pour deux raisons. Tout d’abord, c’est le résultat du charcutage de la carte électorale (puisque la Constitution prévoit que les circonscriptions soient redessinées tous les dix ans pour tenir compte des évolutions du nombre d’habitants) opéré depuis 2010, lorsque les ultra-conservateurs du Tea Party ont connu de grands succès électoraux, ce qui a fortement limité la progression du
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