Italie : Les migrants font tanguer l’alliance

Pour la première fois depuis près d’un an, la question migratoire semble provoquer une dissension au sein du gouvernement italien.

Politis  • 9 janvier 2019
Partager :
Italie : Les migrants font tanguer l’alliance
© photo : ELISABETTA VILLA/Getty Images/AFP

À l’heure où les États européens se déshonorent un peu plus – refusant de laisser débarquer 49 réfugiés entassés sur deux petits navires d’ONG allemandes en pleine tempête –, la question migratoire semble provoquer une dissension au sein du gouvernement italien. Le ministre Luigi Di Maio, leader du Mouvement Cinq Étoiles (M5S), s’est démarqué de la ligne anti-migrants de son homologue à l’Intérieur d’extrême droite, Matteo Salvini (Ligue), en proposant d’accepter le débarquement des seuls femmes et enfants. Ce dont Salvini ne veut même pas entendre parler. Mais la timide déclaration de Di Maio a sans doute été motivée par le mécontentement croissant de l’aile la plus « progressiste » du M5S, qui s’est peu fait entendre durant les premiers mois du gouvernement d’alliance. Mais plusieurs reculs du M5S passent mal : le revenu de base raboté suite aux pressions de Bruxelles, l’autorisation de forages pétroliers en Adriatique, et l’approbation tacite des mesures contre les réfugiés prises par Salvini.

Enfin, un certain nombre d’élus locaux, déjà scandalisés par les poursuites contre le maire de Riace, petit village calabrais qui a accueilli des réfugiés, ont déclaré refuser d’appliquer les mesures les plus restrictives décrétées par Salvini. Notamment les édiles de Palerme, de Naples ou de Parme. Le président de la région Toscane, qui pourrait être rejoint par ses collègues d’Ombrie, du Piémont ou de Calabre, s’apprête, lui, à contester devant la Cour constitutionnelle le décret-loi Salvini…

Monde
Temps de lecture : 1 minute
Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Droit international : quand règne la loi du plus fort
Monde 9 juillet 2025 abonné·es

Droit international : quand règne la loi du plus fort

Les principes du droit international restent inscrits dans les traités et les discours. Mais partout dans le monde, ils s’amenuisent face aux logiques de puissance, d’occupation et d’abandon.
Par Maxime Sirvins
Le droit international, outil de progrès ou de domination : des règles à double face
Histoire 9 juillet 2025 abonné·es

Le droit international, outil de progrès ou de domination : des règles à double face

Depuis les traités de Westphalie, le droit international s’est construit comme un champ en apparence neutre et universel. Pourtant, son histoire est marquée par des dynamiques de pouvoir, d’exclusion et d’instrumentalisation politique. Derrière le vernis juridique, le droit international a trop souvent servi les intérêts des puissants.
Par Pierre Jacquemain
La déroute du droit international
Histoire 9 juillet 2025 abonné·es

La déroute du droit international

L’ensemble des normes et des règles qui régissent les relations entre les pays constitue un important référent pour les peuples. Mais cela n’a jamais été la garantie d’une justice irréprochable, ni autre chose qu’un rapport de force, à l’image du virage tyrannique des États-Unis.
Par Denis Sieffert
Yassin al-Haj Saleh : « Le régime syrien est tombé, mais notre révolution n’a pas triomphé »
Entretien 2 juillet 2025 abonné·es

Yassin al-Haj Saleh : « Le régime syrien est tombé, mais notre révolution n’a pas triomphé »

L’intellectuel syrien est une figure de l’opposition au régime des Assad. Il a passé seize ans en prison sous Hafez Al-Assad et a pris part à la révolution en 2011. Il dresse un portrait sans concession des nouveaux hommes forts du gouvernement syrien et esquisse des pistes pour la Syrie de demain.
Par Hugo Lautissier