Au-delà du corps et de l’esprit

Issu de l’univers du baroque, Vanasay Khamphommala pose dans Orphée aphone les bases de sa pratique queer de la scène.

Anaïs Heluin  • 6 mars 2019 abonné·es
Au-delà du corps et de l’esprit
© crédit photo : Marie Pétry

La scène de théâtre, pour Vanasay Khamphommala, est le lieu de tous les antagonismes. Espace de jouissance d’autant plus forte qu’elle est interdite, elle permet le mariage entre le sublime et le trivial. L’expérience érotique y mène à la pensée et à la poésie. Ceux qui l’investissent avec lui doivent avoir l’ambition de « transphormer le monde », écrit l’artiste sur le dossier d’Orphée aphone, la première création de sa compagnie Lapsus chevelü. Ils doivent « déstabiliser les repères établis pour créer des beautés nouvelles ». Des merveilles qui se jouent de toutes les normes, à commencer par celles du genre.

C’est donc une vision queer de la scène que défend Vanasay. Cela dans l’ensemble du processus, depuis la production de ses spectacles jusqu’à leur représentation. Une démarche singulière qui ouvre de nombreuses alternatives possibles aux carcans actuels de la création théâtrale.

Alors qu’il opérait jusque-là dans une ombre relative, surtout en tant que dramaturge au CDN de Tours, c’est son Invocation à la muse qui fait connaître Vanasay Khamphommala en tant qu’auteur et metteur en scène. Créé l’été

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Théâtre
Temps de lecture : 5 minutes

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