Menus souvenirs…

Partie intégrante de l’éducation, la transmission culinaire s’est longtemps exercée sous le regard maternel. Elle emprunte aujourd’hui d’autres relais et prend d’autres formes.

Jean-Claude Renard  • 24 juillet 2019 abonné·es
Menus souvenirs…
© photo : L’apprentissage auprès d’un chef (ici Michel Bras) tient de la technique. L’univers olfactif, lui, s’est construit dans la cuisine familiale. crédit : PHILIPPE FOURNIER/ONLYFRANCE/AFP

Affaire définitivement entendue. Ou cliché tenace : la transmission culinaire tient à la famille et plus précisément à la figure maternelle. C’est l’histoire d’un livret de recettes à carreaux qui passe de mains en mains, un cahier taché de graisse, de jus, corné et recorné, garni de notes, de remarques, d’astuces, où se glissent quelques feuilles volantes annotées, des bribes de phrases, des mots bruts, des chiffres, des listes de produits. Une vie matérielle et gourmande. Et toute une mémoire vivante.

Plus qu’un livret de recettes, c’est aussi une histoire de fragrances, de parfums qui s’élèvent dès le matin, vont, viennent, un catalogue de gestes, de tours de mains, de menus détails, d’habitudes qui exigent du temps, de la patience, de l’observation, de la contemplation parfois. Avant de former un patrimoine génétique alimentaire. La transmission, c’est le récit d’un retour aux origines, dans les arcanes de l’apprentissage, le récit du « re ». Refaire, revoir, après avoir regardé.

Dans l’une des dernières enquêtes sur la transmission culinaire (Ifop, 2015), plus d’une personne sur deux a appris à cuisiner avec quelqu’un. Sans surprise, cette « personne est majoritairement la mère » (41 %), loin devant la grand-mère (7 %)

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