L’autre monde uni contre le G7
Pendant cinq jours, des dizaines d’organisations ont représenté l’opposition au modèle capitaliste incarné par le sommet des dirigeants à Biarritz. Pacifisme, détermination, mais aussi débats parfois vifs et échanges ont nourri la réflexion et les luttes à venir.
dans l’hebdo N° 1566 Acheter ce numéro

E htik bestelako mundu bat sortzen ». « Non au G7, pour un autre monde ». « No al G7, construyendo otro mundo desde EH ». Le basque, le français et l’espagnol. Pendant les six jours du contre-G7, trois langues se sont côtoyées pour porter le même message vital de résistance à la « mascarade » du sommet de Biarritz. La cité impériale s’est figée au rythme du vrombissement incessant des hélicoptères et des sirènes de police. La grande plage mythique est devenue un désert, le bleu de l’océan a cédé la place au bleu des gyrophares, et impossible de faire un pas sans se retrouver face aux forces de l’ordre quadrillant chaque entrée dans la « zone 2 de protection » – sans parler de la « zone 1 de sécurité renforcée », autour du luxueux Hôtel du Palais et du casino. Un bunker balnéaire devenue une vitrine à ne surtout pas briser pour qu’Emmanuel Macron accueille les dirigeants d’Allemagne, des États-Unis, du Canada, du Royaume-Uni, de l’Italie et du Japon, et qu’ils discutent des tracas du monde. « Dès que nous avons su que le Pays basque avait été choisi pour ce sommet, nous avons demandé son annulation, car il est inacceptable que ces sept dirigeants décident pour 99 % de la population, s’indigne Eñaut Aramendi, du syndicat basque LAB, et organisateur du contre-sommet. Ce G7, qui se déroule dans un État autoritaire est illégitime, et hors-sol pour parler des injustices et des inégalités ! » Emmanuel Macron avait instauré la lutte contre les inégalités comme thème principal de ce grand raout. Vaste programme qui n’a abouti qu’à de vagues promesses.
À trente kilomètres des apparats, la même pression policière étreint la ville d’Hendaye et ses environs