Netanyahou dans le piège de l’extrême droite
Le Premier ministre ayant échoué à monter une coalition après les élections d’avril, les Israéliens votent de nouveau. Les enjeux n’ont pas bougé, avec les mêmes outrances anti-arabes.
dans l’hebdo N° 1568 Acheter ce numéro

Il est des moments qui marquent la vie politique d’un pays. Le 29 mai, la 21e Knesset votait sa propre dissolution, plongeant le pays dans une situation inédite : pour la première fois de son histoire, en 2019, Israël aura vécu deux élections législatives en quelques mois. Le 17 septembre, les Israéliens sont rappelés aux urnes. Espoir d’une nouvelle chance pour certains, cette dissolution est avant tout l’échec d’un homme, Benyamin Netanyahou. Malgré les 35 sièges gagnés par le Likoud aux élections du 9 avril, l’indéboulonnable (ou presque) Premier ministre n’avait pas réussi à former une coalition dans le délai escompté. « Bibi » avait pourtant mis les ultra-orthodoxes et la droite nationaliste et religieuse de son côté, mais il aura suffi d’un seul homme pour le faire vaciller.
Cet homme, c’est Avigdor Lieberman, tour à tour compagnon de route et ennemi politique numéro un de Benyamin Netanyahou. Ultranationaliste tristement célèbre pour ses sorties racistes, l’ancien ministre de la Défense, qui a fait de la sauvegarde de la laïcité son principal cheval de bataille, a juré de rendre le service militaire obligatoire pour les jeunes haredim