Madonna Thunder Hawk : Au nom d’un peuple
À Paris pour la présentation du documentaire qui lui est consacré*, Madonna Thunder Hawk milite depuis plus d’un demi-siècle pour le droit des Lakotas. Avec une ferveur inépuisable.
dans l’hebdo N° 1574 Acheter ce numéro

Un credo et une devise : « Être ce que nous sommes. » Madonna Thunder Hawk martèle à chacun de ses entretiens ces quelques mots. Une direction à tenir qui se lie à la colonisation, au passé. « Plutôt que d’être comme eux et assimilés, on aspire à rester nous-mêmes, avec notre culture, nos valeurs, nos traditions, nos modes de vie et nos coutumes. » Une revendication renouvelée quand elle s’assied à la table d’un bistrot parisien, devant un café, pour présenter, en trois jours de tournée, le documentaire qui lui est consacré, Warrior Women, réalisé par Christina D. King et Elizabeth Castle. Tourné en 2018, le film a déjà beaucoup circulé aux États-Unis et au Canada. Le voilà distribué en France.
Madonna Thunder Hawk, c’est cinquante années d’activisme populaire en territoire lakota. Elle naît en 1940 dans la réserve Cheyenne River Sioux Tribe, créée en 1868 et assortie d’un traité ratifié avec le gouvernement, délimitant l’étendue du territoire dans le Dakota du Sud. Elle en arbore fièrement l’effigie sur son tee-shirt. Elle grandit à une époque « où l’on pouvait boire l’eau des rivières », où l’on vaque toute la journée dehors et se contente d’oignons quand on a faim. « Sauvages et libres. » Une époque où l’on vit encore dans le traumatisme historique de ces