Annabelle Lounis, 43 ans, cheffe d’équipe à la SNCF
« Les effectifs continuent de fondre. Les gens ne vont pas bien. Il y a beaucoup de souffrance. »
dans l’hebdo N° 1580 Acheter ce numéro

Je suis arrivée à la SNCF en 1999 en tant qu’emploi-jeune… Merci Martine Aubry ! lance Annabelle dans un sourire qui cache mal sa lassitude. On était payés 1 500 francs par mois, ça fait quoi… 230 euros. » Son regard se fige. L’ombre de la réforme des retraites plane. « S’ils comptent la totalité de la carrière pour le calcul des pensions, alors qu’aujourd’hui le calcul se fait sur les six derniers mois, je vais perdre gros », soupire-t-elle. Puis elle reprend rapidement, comme pour éloigner cette perspective. « Un jour, j’ai été témoin d’un accident grave de voyageur. Un adolescent a sauté du train en marche. Il s’est emplafonné dans un pylône et il est mort.