Syrie : « L’affaire Lafarge met en cause la structure même des multinationales »
Soupçonné d’avoir financé l’État islamique pour maintenir ses activités en Syrie, le cimentier est poursuivi en justice. Explications de Cannelle Lavite.
dans l’hebdo N° 1581 Acheter ce numéro

© Delil souleiman/AFP
Financement d’une entreprise terroriste », « violation d’un embargo », « mise en danger de la vie d’autrui » et « complicité de crimes contre l’humanité ». Après la mise en examen de huit de ses anciens cadres, l’entreprise française de ciment Lafarge (1) est à son tour mise en cause par la justice, le 28 juin 2018, pour ses activités en Syrie. Au cœur de l’instruction : l’usine de Jalabiya, maintenue en activité par l’entreprise jusqu’en septembre 2014, au prix de centaines de milliers d’euros versés à l’État islamique et à d’autres groupes armés contrôlant la zone. « C’est la première fois qu’une multinationale est directement mise en cause, en tant que personne morale, pour des faits aussi graves », souligne Cannelle Lavite, conseillère juridique de l’European Center for Constitutional and Human Rights (ECCHR). La plainte des organisations Sherpa et ECCHR, accompagnées par onze anciens salariés syriens de Lafarge, avait déclenché les poursuites en 2016. Trois ans plus tard, l’affaire se poursuit, avec de multiples rebondissements, dont l’abandon de la mise en examen pour « complicité de crimes contre l’humanité » n’est pas le moindre. Mais, pour Cannelle
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