Adieux à la recherche

Maëlle Benisty  • 19 février 2020 abonné·es
Adieux à la recherche
© Manifestation des enseignants chercheurs le 29 janvier à Paris.Jerome Gilles / NurPhoto / AFP
« Je ne suis pas heureux dans ce que je fais »

**Pierre*** 26 ans, thésard en physique

J’arrive vers la fin de ma troisième année de thèse et je ressens un mélange d’énervement, de dépression et de mal-être. J’ai toujours eu besoin de stimulation intellectuelle et, au fil de mes études, la thèse en physique sonnait comme une évidence. Mais voilà, je ne suis pas heureux dans ce que je fais. J’effectue mes recherches dans une profonde solitude, sans réel soutien collectif. L’avenir bouché et sans perspectives d’embauche est constamment présent dans les conversations quotidiennes avec les titulaires du laboratoire. Même s’ils ne pensent pas à mal, ça finit par peser sur le moral. En sciences dures, on a la chance d’avoir des thèses financées, mais pour faire quoi après ? Le discours du rapprochement des laboratoires avec les entreprises, l’appel à déposer des brevets, les injonctions à la production, l’évaluation permanente… Le visage de la recherche se transforme et il ne me convient pas. Je vois tant de personnes enchaîner les post-doctorats à l’étranger ou des

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Éducation
Temps de lecture : 7 minutes