Coronavirus : La grande précarité des hôpitaux

Près de 200 personnes sont atteintes dans l’Hexagone, trois sont décédées. Le système sanitaire saura-t-il faire face à l’épidémie annoncée ?

Politis  • 4 mars 2020
Partager :
Coronavirus : La grande précarité des hôpitaux
© Marcel Kusch/dpa/AFP

Près de 200 personnes sont atteintes dans l’Hexagone, trois sont décédées. Dès la semaine dernière, 70 hôpitaux ont été « activés » pour faire face à l’épidémie de coronavirus Covid-19. Les urgences se remplissent déjà de vagues de malades que l’angoisse de la contamination pousse à se présenter pour se faire tester, alors que les hôpitaux souffrent d’un manque chronique de moyens et de personnels. À Paris, « Bichat et la Pitié sont débordés et nous demandent de l’aide alors qu’il n’y a à ce jour pas ou peu de patients hospitalisés, explique au Monde Matthieu Lafaurie, infectiologue de l’hôpital Saint-Louis. Comment allons-nous faire quand au cœur de la pandémie nous aurons beaucoup plus de personnes à hospitaliser, avec pas assez de personnel de façon chronique ? C’est un bazar incroyable pour un nombre de cas recensés encore faible. » Dans deux hôpitaux de l’Oise – foyer du virus –, des services entiers, dont la réanimation, ont été fermés pour cause de mise en quatorzaine des personnels soignants. Les patients ont été transférés. Même les masques manquent alors que le stade 3, épidémique, n’était pas encore atteint.

Face à la catastrophe annoncée, l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) change son fusil d’épaule en tentant de limiter au maximum le nombre de déplacements des malades vers l’hôpital. Les cas suspects considérés comme non graves sont renvoyés chez eux sans être testés. Martin Hirsch, directeur général, a même annoncé la mise en place d’une application mobile – quid des personnes non connectées ? – pour « permettre à chacun d’avoir des informations et d’éventuellement se signaler », sans submerger les centres d’appel, ni avoir à se déplacer dans les services hospitaliers, ainsi « protégés » de l’épidémie et de ses effets. Olivier Véran, ministre de la Santé, annonce le déblocage de 260 millions d’euros pour les hôpitaux… publics et privés. Largement insuffisant pour guérir l’hôpital public de son mal.

Soutenez Politis, faites un don.

Chaque jour, Politis donne une voix à celles et ceux qui ne l’ont pas, pour favoriser des prises de conscience politiques et le débat d’idées, par ses enquêtes, reportages et analyses. Parce que chez Politis, on pense que l’émancipation de chacun·e et la vitalité de notre démocratie dépendent (aussi) d’une information libre et indépendante.

Faire Un Don

Pour aller plus loin…

Procès AFO : quand la « peur de la guerre civile » justifie les projets d’actions racistes
Terrorisme 28 juin 2025

Procès AFO : quand la « peur de la guerre civile » justifie les projets d’actions racistes

De l’instruction à la barre, les 16 prévenus ont constamment invoqué la crainte de la guerre civile qui les a poussés à rejoindre le groupe. Ils ont brandi cette obsession, propre à l’extrême droite, pour justifier les projets d’actions violentes contre les musulmans.
Par Pauline Migevant
Accélérationnisme : comment l’extrême droite engage une course à la guerre raciale
Idées 28 juin 2025 abonné·es

Accélérationnisme : comment l’extrême droite engage une course à la guerre raciale

L’idéologie accélérationniste s’impose comme moteur d’un terrorisme d’ultradroite radicalisé. Portée par une vision apocalyptique et raciale du monde, elle prône l’effondrement du système pour imposer une société blanche.
Par Juliette Heinzlef
« Notre école est le dernier service public du village »
École 26 juin 2025

« Notre école est le dernier service public du village »

Depuis vingt ans, 7 000 écoles publiques ont été fermées. Celle du Chautay, dans le Cher, pourrait également disparaître. Cette école est l’une des dernières classes uniques de ce département rural. Des parents d’élèves, dont Isabelle, ont décidé de lutter pour éviter cette fermeture.
En CRA, sans traitement contre le VIH, Joes est menacé d’expulsion
Asile 26 juin 2025 abonné·es

En CRA, sans traitement contre le VIH, Joes est menacé d’expulsion

Depuis deux mois, l’homme de 23 ans est retenu au CRA de Cornebarrieu (Haute-Garonne), où il n’a pas reçu son traitement contre le VIH. Les associations demandent une réévaluation de son dossier. Politis a pu le joindre.
Par Élise Leclercq