Des envies de courts circuits

Le confinement a révélé les attraits de la vente directe dans l’alimentation. Ce contre-modèle gagne en autorité, malgré des obstacles encore majeurs. reportage.

Erwan Manac'h  • 22 juillet 2020 abonné·es
Des envies de courts circuits
Émilie et Basile Dequiedt parviennent même à se payer et à payer leurs employés dignement.
© Floriane Thomas

À l’heure du déjeuner, le salon d’Émilie et Basile Dequiedt déborde de vie. Chacun s’affaire après une matinée occupée notamment à transformer le lait des 200 brebis de l’exploitation en glaces. D’entrée, Émilie Dequiedt tient à briser toute image idyllique : en treize ans d’expérience, la plupart du temps en circuit court, les aléas économiques ont forcé le couple d’éleveurs à changer quatre fois d’exploitation. Mais, plus que jamais, elle est sûre d’avoir choisi la bonne voie.

Au début du confinement, les Dequiedt, qui distribuent leurs glaces, leur fromage et de la viande d’agneau dans des boutiques paysannes, par paniers et sur les marchés, ont vu leurs commandes exploser. « On a l’habitude de travailler en collectif, on s’est donc vite organisés après un vrai moment d’angoisse, et on a même pu s’ouvrir aux paysans qui n’avaient plus le droit de vendre sur les marchés », résume Émilie. Il a fallu réagir vite et s’adapter, ce qui n’a rien d’extraordinaire pour ces éleveurs. « Fièvre aphteuse, vache folle, FCO, maladie de Schmallenberg, H1N1… » En bout de table, Basile compte les crises qu’il a connues. « On a l’habitude, ça nous a appris à éviter la panique », sourit-il.

Nous sommes dans le village d’Avène, dans l’Hérault, département aux campagnes -peuplées et à la terre généreuse. « Ici, tout pousse et tous les types d’élevage sont présents », souligne Estelle Olive, qui accompagne les

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