L’hydrogène fait rêver les industriels
L’Europe et la France misent sur ce gaz pour verdir la relance économique et accélérer la transition énergétique. Une solution miracle, vraiment ?
dans l’hebdo N° 1616 Acheter ce numéro

L’hydrogène est partout. Le gouvernement espère qu’il fera voler un avion en 2035, la SNCF compte sur lui pour propulser des trains régionaux à partir de 2022, des taxis, des bus et des prototypes de bateaux apparaissent et les milliards d’euros d’aides publiques pleuvent partout dans le monde pour soutenir ses nouveaux usages. En France et au sein de l’Union européenne, il incarne l’atout vert des plans de relance économique.
L’hydrogène, ou plus exactement le dihydrogène, est un gaz hautement inflammable obtenu par une scission des molécules composant l’eau. Une fois brûlé, il ne rejette qu’un peu d’eau chaude et d’oxygène. Mais, premier bémol, il doit être fabriqué. Or la quasi-totalité de l’hydrogène aujourd’hui produit, pour les besoins de l’industrie des engrais chimiques en particulier, est élaborée à partir d’hydrocarbures.
L’hydrogène « vert », aujourd’hui marginal, est obtenu grâce à de l’électricité provenant de sources renouvelables (barrages, panneaux solaires, éoliennes). Le déploiement de cette pratique ne sera donc écologique que s’il s’accompagne d’une conversion massive aux énergies renouvelables. Tout l’intérêt de l’hydro-gène est d’ailleurs qu’il permet de stocker de l’énergie sous forme de gaz, ce qui compenserait les faiblesses des sources d’électricité intermittentes comme l’éolien ou le photo-voltaïque. À mesure que les énergies