Quentin Jagorel : Un cinéaste à Bercy
Ancien élève de l’École nationale d’administration, Quentin Jagorel est aussi réalisateur, pleinement inscrit dans le film intime et social. Itinéraire d’un personnage hors des clous.
dans l’hebdo N° 1616 Acheter ce numéro

Paysage de terrils, de friches en déshérence couvertes de graffitis ; des murs de briques pourpres, témoins d’une époque industrielle qui a cassé sa pipe. Plein cœur du bassin minier du Pas-de-Calais, Drocourt. Un gros bourg à trois encablures d’Hénin-Beaumont. On y exploitait la houille depuis 1879. Faillites et périclites. L’activité a baissé le rideau en 2002. Les installations ont été rasées. On n’y ressent pas moins le souffle haletant des mineurs, des ouvrières qui ont marné là pendant plus d’un siècle.
Qu’est-ce qu’on attend maintenant, sinon devoir survivre au milieu des stigmates de la désindustrialisation ? Tel est le cas pour la population de La Parisienne, un quartier de Drocourt, cité articulée autour de 237 corons, entre deux longues rues aux noms modestes et simples, au diapason des gens du cru. Rue basse, rue haute. On y croise aussi la rue du Tarn, la rue de la Dordogne, du Lot, de l’Ariège, la place des Mines, la route d’Arras… Des lieux demeurés dans leur jus.
La Parisienne l’a échappé belle. Il y a quelque