Réfugiés : « C’est notre devoir de les soutenir »
Près d’Athènes, des milliers de Kurdes réfugiés dans deux camps survivent grâce à la solidarité internationale, notamment de bénévoles français.
dans l’hebdo N° 1620 Acheter ce numéro

© Eleftherios Elis / AFP
Depuis 7 heures du matin, des femmes aux tenues bigarrées, des hommes la clope au bec et des enfants au sourire éclatant s’activent à l’arrière d’un camion. Des tonnes de pâtes, de lentilles, de riz, de fruits confits et autres douceurs collectées en France sont déchargées pour les réfugiés kurdes de Lavrio, une bourgade à 50 kilomètres d’Athènes, l’une des plus pauvres d’Attique, qui accueille ces exilés depuis des décennies.
« Allez, allez ! Activez ! Le camion doit repartir dans trois heures. » Jacques Leleu, syndicaliste EDF à la retraite, cheville ouvrière de la chaîne de solidarité qui s’est formée en France en faveur des Kurdes, s’inquiète. Le chauffeur – bénévole – du camion qui a apporté ces dix tonnes de nourriture et de matériel doit prendre le ferry de 16 heures à Patras, à trois heures de route, pour gagner l’Italie et retourner en France. Tout ne pourra pas être stocké dans les réserves du camp, mais pas question de perdre un seul grain de riz. Thomas, 59 ans, bénévole allemand, prendra le relais avec son camion pour déposer, en plusieurs voyages, les palettes d’aliments dans des entrepôts à Athènes.