Tous ces mots qui asphyxient
Dans une virulente charge contre la France d’aujourd’hui, le cinéaste haïtien Raoul Peck explique combien il « étouffe » dans ce pays où il vit depuis plus de cinquante ans.
Article paru
dans l’hebdo N° 1617 Acheter ce numéro
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© Eric FEFERBERG/AFP
Comme un haut-le-cœur. L’aveu, surtout, d’une relation désormais interrompue avec la France de la part de ce grand cinéaste haïtien, jadis ministre de la Culture de son pays, président de la Femis à Paris, où il vit depuis plus d’un demi-siècle. Troublé jusqu’à « la nausée » par ce qui se passe aux États-Unis, après l’asphyxie de George Floyd, la gorge écrasée sous le genou d’un policier blanc de Minneapolis, Raoul Peck s’écrie à son tour : « J’étouffe ». Ce matin-là, en se levant, il ne peut se retenir