Ce virus qui joue avec nos nerfs
Alors que les indicateurs semblaient stables tout l’été, la pandémie de Covid-19 s’est soudain rappelée à nous. Dans le désordre et la douleur.
dans l’hebdo N° 1622 Acheter ce numéro

Deuxième vague ou pas ? Le débat s’est mené tout l’été à fleurets mouchetés entre experts, avant de se répandre dans les médias grand public… et de s’envenimer. Entre « rassuristes » et « alarmistes », les mots ont parfois été durs. De fait, les chiffres étaient sujets à interprétation. En mars-avril, la pénurie de tests avait entretenu le brouillard sur la situation épidémiologique réelle, jusqu’à ce que les décès et les tensions hospitalières finissent par s’imposer à tous. Depuis le mois de juin, en revanche, les données ne sont plus les mêmes : avec la décrue de cas graves et la montée en puissance des tests, les indicateurs hospitaliers ont cédé la place aux « taux d’incidence » (nombre de cas diagnostiqués pour 100 000 habitants), « taux de positivité » (tests positifs rapportés à l’ensemble des tests effectués), et autres « R effectif » (estimation de la vitesse de croissance ou de décroissance de l’épidémie). Des éléments plus difficiles à analyser (1), surtout sans points de comparaison pour le printemps.
Cette complexité, combinée à la lassitude générale après le confinement du printemps, et surtout un été long et étonnamment calme sur le plan de l’épidémie ont pu favoriser l’impression que le pire était derrière nous. Le flegme du gouvernement, qui a parié sur une rentrée « normale », et l’incohérence manifeste de certaines mesures (comme l’obligation du port du masque en extérieur, où les contaminations sont rares) ont renforcé la défiance pour une parole publique déjà abîmée lors de la première vague. Pour parfaire ce tableau, des