À Saint-Étienne, le symptôme de la pauvreté
La métropole de la Loire recense les taux d’incidence de la maladie les plus élevés de France. Ces chiffres ne sont pas une surprise dans ces communes marquées par la précarité.
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© PHILIPPE DESMAZE/AFP
Il était une fois Saint-Étienne, ses mines de charbon et sa fameuse équipe de foot au maillot vert. Aujourd’hui, les crassiers qui entourent la ville témoignent d’une époque révolue. Les chômeurs ont remplacé les mineurs et l’âge d’or des Verts semble bien lointain. Mais, depuis la deuxième vague de Covid-19, Saint-Étienne attire à nouveau l’attention médiatique. Pour une fois, « Sainté » devance Lyon et même Paris.
La métropole stéphanoise, qui regroupe 53 communes et plus de 400 000 habitant·es, recense les taux d’incidence de Covid-19 les plus élevés du pays. Dans l’ensemble de la métropole, ce taux est de 1 102 pour 100 000 habitant·es, d’après les données de Santé publique France en date du 28 octobre. À titre de comparaison, il est de 866 dans la métropole de Lyon, pourtant cinq fois plus dense, et de 496 dans la métropole du Grand Paris, dix fois plus dense. C’est Le Chambon-Feugerolles, petite ville de la métropole stéphanoise, qui détient le record national avec près de 1 400 habitants touchés sur 100 000. Dans les communes métropolitaines voisines, Firminy, Rive-de-Gier, Saint-Chamond et à Saint-Étienne même, il est autour de 800. Que se passe-t-il donc dans la métropole stéphanoise ?
Incivilités, complotisme et promiscuitéPlace Chavanelle, dans le centre-ville de Saint-Étienne, plusieurs habitant·es profitent du soleil en ce premier jour de confinement. Les conversations vont bon train, les embrassades aussi, les masques sous le nez ou le menton. « Saint-Étienne, c’est un peu à