En montagne, l’urgence d’une reconversion
La pandémie soulève la question de l’impasse économique et écologique dans laquelle se sont enfermées les stations de sports d’hiver, mais n’est qu’un avant-goût des défis posés par le réchauffement climatique.
dans l’hebdo N° 1638 Acheter ce numéro

© JEFF PACHOUD/AFP
La queue s’allonge devant l’unique petit tire-fesses qui brave la pente, au pied d’une grappe de télésièges et de télécabines désespérément inertes. Mercredi, c’est le jour des enfants pour les clubs de ski de Courchevel (Savoie), les seuls autorisés à profiter de la neige fraîche et abondante qui vient de draper toute la station. Mais le petit ballet des bambins, et de quelques privilégiés qui profitent d’un moniteur attitré pour se fondre, non discrètement, dans la foule, ne masque pas le calme morne qui momifie la station. La plupart des hôtels, des restaurants et des boutiques sont fermés. Et les rares établissements qui font exception sont déserts, comme ce magasin de matériel ouvert, par principe, depuis le début de la saison, où on détaille surtout de l’ennui. Le choix vient d’être tranché en faveur d’une garde alternée : « Une semaine de travail, deux semaines de chômage partiel, chacun notre tour, pour rester ouvert malgré tout », précise un employé.
Pas de quoi sourire : pour beaucoup de saisonniers, cette saison noire coïncide avec la réforme de l’assurance-chômage,