Lutte contre la corruption : Prière de ne pas déranger
Connue pour ses combats contre la corruption, l’association Anticor risque de perdre son agrément. D’autres organisations connaissent le même genre de sanctions qui ne disent pas leur nom.
dans l’hebdo N° 1637 Acheter ce numéro

© Jérémie Lusseau / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Scène troublante sur TF1. Le 15 janvier, au beau milieu de « La Chanson secrète », le show du vendredi soir, surgit sur écran géant la figure d’Éric Dupond-Moretti. Familier dans le discours, impérieux dans la posture. Deux jours plus tôt, la Cour de justice de la République ouvrait une information judiciaire visant le garde des Sceaux pour « prise illégale d’intérêts ». Interrogé au Sénat, le ministre minimisait : « Je suis complètement serein. » Sa décontraction – réelle ou mise en scène – détonne avec les entraves que subit en parallèle l’une des associations à l’origine de la plainte qui le vise, Anticor. Depuis le mois d’août, l’organisation de lutte contre la corruption attend des services du Premier ministre le renouvellement d’un agrément essentiel qui l’autorise à ester en justice. Une lenteur anormale, forcément suspecte alors que l’association a déposé plainte contre plusieurs personnages clés de l’État, comme le secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, ou le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand.
Plus qu’une exception, les attaques diverses contre des associations apparaissent comme des pratiques courantes. Dans le cas -d’Anticor, l’attaque est un silence. En dépit des relances concernant l’agrément, la direction des affaires criminelles et des grâces reste muette. Or, au terme d’un délai de quatre mois, son