Le ventre d’Aube dorée toujours fécond
La condamnation historique des dirigeants du parti néonazi a fait changer la peur de camp mais n’a pas assaini la vie politique.
dans l’hebdo N° 1644 Acheter ce numéro

© MILOS BICANSKI/GETTY IMAGES/AFP
Quatre mois après l’épilogue du procès d’Aube dorée, où en est-on ? Condamné le 7 octobre à treize ans et huit mois de prison ferme, Christos Pappas, numéro deux du parti néonazi et son redoutable théoricien, est toujours en cavale. L’eurodéputé Ioannis Lagos, directement impliqué dans l’assassinat, en septembre 2013, du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas, siège toujours à Bruxelles, bien que condamné à treize ans de prison ferme. Les bureaux de cette organisation, reconnue comme « criminelle » par le tribunal pénal d’Athènes, sont encore ouverts, tous drapeaux dehors. Si le journal du parti a cessé de paraître, son site, lui, fonctionne très bien. Des militants ont manifesté, le 3 mars, dans le port du Pirée. Enfin, cerise sur le gâteau, Nikos Papavassiliou, cadre du parti, responsable de plusieurs pogroms et condamné à six ans de prison ferme, vient d’être libéré sous conditions.
« Elle est là, la limite de l’État, fulmine Costas Papadakis, avocat de la partie civile. La police n’a même pas lancé de mandat d’arrêt international contre Pappas, qui lui a filé entre les doigts alors qu’il était censé être sous surveillance. Et rien n’est fait, ni du côté du gouvernement grec ni du côté du Parlement européen, pour