Pandémies : L’inaction organisée
L’origine des zoonoses, de l’avis d’experts qui alertent depuis longtemps déjà, est plus à rechercher du côté des activités humaines que d’un animal en particulier.
dans l’hebdo N° 1644 Acheter ce numéro

Plus d’un an après l’émergence de la pandémie de Covid-19, une équipe d’experts chinois et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a enquêté sur ses origines en se rendant à Wuhan, en Chine. Un mois plus tard, ils décident finalement de ne pas rendre publiques leurs conclusions provisoires et renvoient ultérieurement à leur rapport complet. Dans la foulée, un collectif d’une trentaine de personnalités appelle à la conduite d’une investigation complète et indépendante. Les premiers résultats n’étaient pas concluants, notamment sur l’épineux sujet de l’animal vecteur du virus et intermédiaire entre la chauve-souris et l’homme. Pangolin ? Vison ? Blaireau ? Rat des bambous ? Lapin ? Un mystère qui pourrait prendre plusieurs années avant de trouver sa résolution.
Au-delà de la psychose épidémiologique poussant à chercher la culpabilité d’un animal, c’est bien le système global conduisant à ces zoonoses – maladies ou infections se transmettant des animaux vertébrés à l’homme – qui doit être scruté et questionné. « Trouver l’origine est important pour décortiquer les mécanismes d’émergence, pour comprendre comment les zoonoses sortent de leurs réservoirs. Mais pointer tel animal comme responsable n’est pas vraiment pertinent car ces virus font partie de la biodiversité, explique Gwenaël Vourc’h (1), directrice adjointe de l’unité mixte de recherche “Épidémiologie des maladies animales et zoonotiques” à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Ce sont les