Intermittents en sursis

Les pistes du rapport Gauron pour une sortie de crise.

Christophe Kantcheff  • 28 avril 2021 abonné·es
Intermittents en sursis
Manifestation d'intermittents, le 23 avril à Marseille.
© Guillaume Origoni / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Très attendu, le rapport Gauron consacré à « la situation des intermittents du spectacle à la sortie de -l’année blanche » a été rendu public le 22 avril. Sans surprise, on y apprend que les revenus des intermittents ont diminué, avec des écarts liés au secteur d’activité : après le premier confinement, la reprise a été moins soutenue dans le spectacle vivant que dans le spectacle enregistré (cinéma et audiovisuel principalement).

Cependant, la grande majorité des professionnels est affectée (88 %), avec une baisse moyenne de 37 % des salaires, que le maintien de l’indemnisation chômage par l’année blanche a compensée en partie : la perte est de 10 % en moyenne, avec là encore des disparités importantes.

Les jeunes entrants ont aussi été moins nombreux (un tiers de moins que l’année précédente). Le rapport précise : « Cette population recouvre des profils très variés, dont les jeunes professionnels sortant de leurs études, qui rencontrent d’importantes difficultés d’insertion -professionnelle. »

Le rapport propose plusieurs scénarios de sortie de crise, qui seront discutés avec les organisations syndicales. Si l’un d’eux envisage la prolongation jusqu’en septembre 2022 de l’année blanche, celle-ci est encore loin d’être garantie, souligne la CGT Spectacle. D’autant que le rapport précise que risque alors de se poser « la question du respect du principe d’égalité entre les intermittents, en particulier ceux qui ne sont pas entrés dans le dispositif de l’année blanche ». Sans compter la réforme régressive de l’assurance-chômage réactivée par le gouvernement (voir page 6).

Quoi qu’il en soit, le rapport Gauron insiste sur la nécessité d’un plan de soutien à la création et à l’emploi au moment de la reprise des activités, dont la date reste incertaine, même si on parle de la mi-mai.

Politique culturelle
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