Élections du 20 juin : Un crash démocratique
Avec deux tiers d’électeurs abstentionnistes, difficile de tirer les leçons d’un scrutin, hormis un recul relatif du RN, l’effondrement de la Macronie et une cacophonie à gauche.
dans l’hebdo N° 1659 Acheter ce numéro

© Idhir Baha / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
Dimanche, la démocratie est restée confinée. Un peu moins d’un électeur sur trois s’est déplacé jusqu’aux urnes. Plus de 30 millions des 47,7 millions d’électeurs et d’électrices ont déserté les bureaux de vote, où les assesseurs et les scrutateurs étaient fréquemment en sous-effectifs. 66,73 % ! Le chiffre sonne comme une claque. Jamais l’abstention n’avait atteint un tel niveau pour un scrutin électoral, si l’on excepte le référendum sur le quinquennat en 2000. Et aucune région, à l’exception notable de la Corse (voir encadré), n’est épargnée. Toutes affichent un taux d’abstention entre 62,8 % (Occitanie) et 70,4 % (Grand Est). À l’échelle départementale, où se jouait également l’élection des conseillers départementaux, pas un département n’enregistre une participation supérieure à 50 %.
Les raisons d’un tel crash démocratique sont certes diverses. Beaucoup ont été évoquées depuis dimanche : manque d’information sur les compétences réelles des régions et des départements, absence d’une véritable campagne électorale en raison des mesures sanitaires quand les électeurs les plus éloignés du vote ont besoin de porte à porte et de discussions, désorganisation de la distribution de la propagande électorale confiée pour partie à une société privée…
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Tout cela a pu y contribuer, mais ces causes conjoncturelles n’expliquent pas une tendance de fond. L’abstention s’accroît depuis trop longtemps à toutes les élections, hormis la présidentielle, pour ne pas être révélatrice d’une profonde crise de notre démocratie que ni le retour au vote par correspondance ni l’introduction du vote par internet, présentés par certains comme des remèdes, ne pourront résoudre.
« L’abstention induit des effets sur les politiques publiques, car les élus font une politique pour les électeurs. »
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