Hiatus Kaiyote : Soul Therapy

Mood Valiant, de Hiatus Kaiyote, est un disque abouti et addictif.

Pauline Guedj  • 21 juillet 2021 abonné·es
Hiatus Kaiyote : Soul Therapy
© VALERY HACHE / AFP

M ood Valiant, le dernier album de Hiatus Kaiyote, s’ouvre par un préambule de sons, bruits de forêt, paroles incompréhensibles. Nous sommes en Amazonie brésilienne. Naomi Saalfield, aussi appelée Nai Palm, chanteuse et guitariste, fer de lance du groupe, se remet d’un cancer du sein. Elle est en plein rituel de guérison. On entend deux aînés varinawas lui enseigner des noms d’oiseaux. Leurs voix accompagnent sa guérison.

Parcours thérapeutique et personnel, le troisième album du quartet australien n’en est pas moins un disque généreux, sollicitant une large palette de références et d’émotions. Formation née à Melbourne, Hiatus Kaiyote (à savoir, autour de Nai Palm : Paul Bender à la basse, Simon Mavin au clavier et Perrin Moss à la batterie) aime à décrire sa musique comme une soul du futur. Parfois, les journaux préfèrent lui accoler le terme néo-soul. Un style langoureux, très produit, qui regarde vers les années 1960 et 1970 de la musique noire, tout en s’ouvrant à des influences plus récentes, hip-hop en particulier. Dès la sortie de Nakamarra, premier succès, le titre avait été partagé sur Facebook par Questlove, batteur de The Roots et autorité en matière de soul-funk. Plus tard, le groupe a été convié par le pianiste Robert Glasper à participer à son Everything’s Beautiful, un disque en hommage à Miles Davis. Un adoubement.

Tout au long de Mood Valiant, un disque plein, cohérent et abouti, on est bercé par l’extraordinaire subtilité de la voix de Nai Palm, tantôt planante, tantôt percutante, par les multiples textures qui nappent tous les morceaux, toujours inattendus, et par la richesse des arrangements. À chaque écoute, la musique se dévoile autrement, se complexifie, s’approfondit. Impossible de la laisser dormir sur une étagère.

Mood Valiant, Hiatus Kaiyote, Brainfeeder.

Musique
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